20121122

Mon père est comme ça



Mon père nous embrassent. Il boucle ses valises, se dirige vers la porte et promet de nous écrire. Ça fait 30 ans que ça dure. 30ans qu’il range ses affaires dans sa valise et nous quittent ma sœur, ma mère et moi. 


Nous restons sur le palier de la porte et le regardons partir.  De son pas lent mais ferme, il se dirige vers l’ascenseur. 
Il appuie sur le bouton et se retourne vers moi. Il a cet air que je lui connais,  il me fait un clin d’œil.  
Je sais qu'il sera de retour dans quelques heures. Il aura été dans quelques bars du quartier ou plus loin voir des femmes. Puis il remontera dans l’appartement familial sa valise à la main, l’air défait et le souffle court.
Il sonnera. Ma mère lui ouvrira la porte et lui jettera un regard qui le clouera sur place. 

Il continuera de décomposer sur place, d'avancer quelques excuses que ma mère se contentera d'ignorer. 


Elle aura sur les lèvres comme un rictus , un air de triomphe. Mon père vaincu, soumis se trainera jusque dans la chambre ranger ses habits qu’il ressortira dans un mois.

Mon père est comme ça.

Sauf que ce matin il ne m’a pas fait ce clin d’œil qui me dit qu’il va revenir. Il a rangé ses affaires, claqué la porte, marché sur le tapis moelleux et appuyé sur le bouton de l’ascenseur, mais il n’est jamais revenu.

Il n’est jamais remonté les escaliers quatre à quatre, ni sonné à notre porte ou agenouillé devant ma mère.

Il n’a plus rangé ses affaires dans aucune armoire de la maison.

Ma mère est morte depuis. Je ne vois plus ma sœur.

J’attends depuis ce jour que mon père revienne.

Je range mes affaires dans une valise. Je regarde mes enfants.Je me dirige vers la porte. 


Je marche d’un pas décidé jusqu'à l’ascenseur. Le tapis moelleux étouffe mes pas. Je me retourne et regarde mes enfants sue le palier. 


Je leur fais un clin d’œil. Ils savent que je reviendrai.

  

20121121

LA POURSUITE DU BONHEUR

Je croyais avoir tout lu de lui. Poèmes et romans. Mais en lisant une bio non autorisée j'apprends qu'un recueil manque a l'appel. La poursuite du bonheur. Je croyais tout savoir de lui. La bio de Denis Demonpion me prouve le contraire. Je le croyait détestable mais s'est encore pire. Épouvantable. L'homme que l'on aime haïr. Il doit probablement jouir de ce sentiment de répulsion qu'il inspire. Ce côté provoque cher à Nabe, Hallier, Ardisson. 

Ce côté vous me méprisez mais je vous méprise encore plus.


C'est ce que j'ai répondu à quelqu'un qui me disait qu'untel ne m'aimait pas beaucoup :"si cette personne savait ce que je pensais d'elle , elle me mépriserait encore plus". 

Je crois que j'aime bien ce qu'écrit Michel Houellebecq sans trop aimer le personnage quoique je ne suis pas sûr que l'on puisse séparer l'un de l'autre. Son air malpropre et son teint malsain lui vont bien. Je n'imagine pas l'écrivain des Particules ou Extension comme un sportif au teint bronzé. 

Michel H. est un dépressif chronique ? tant mieux nous sommes en terres connues.

Pour ceux que cela intéresse j'ai joint l’œuvre dans ce post sait-on jamais.

 

20121112

Sortie de route...



Mon père me disait qu'il fallait soigner ses entrées comme ses sorties. Il parlait du théâtre. J'ai toujours soigné mes entrées jamais mes sorties, toutes en peau de banane ou eau de boudin. Les deux expressions me vont. Des tête-à-queue pour une tête-à-claque.

Il arrive toujours un moment ou les choses ne vont plus comme il faut. Difficile de mettre précisément le doigt dessus, de nommer ce moment, seulement le constat que quelque chose n'est plus. Un geste, une parole. Un long silence qui en dit trop.

Ce moment n'est jamais le même. Parfois la fin arrive au début. Parfois elle se fait attendre au point qu'on arrive presque à l'oublier. On s'habitue. On y croit. Le temps passe. Un jour comme les autres. Où plutôt non, un jour pas comme les autres vous remarquez que le temps passe différemment. Vous prenez conscience qu'il se passe quelque chose. Vous ne saisissez pas sur le moment et ça vous passe sous le nez. Vous n'êtes plus le même. Quelque chose à changé.

Il arrive que l'on se perde en route que l'on perde pied, le nord ou la raison. Qu'on se sache plus là ou commence ni ou se termine l'indifférence. 

Il arrive que l'on morde sur la ligne blanche ou sur la bande d'arrêt d'urgence et que nous oscillions dangereusement entre la vie et la mort avant de reprendre subrepticement le contrôle et nous ranger sur la bas-côté, le moteur arrêté, le cœur en chamade.

Une fois de plus nous sommes fier d'avoir su maîtriser la bête furieuse qui avait failli vous tuer mais que vos mains habiles sont parvenues à dompter au prix d'un effort surhumain.

On se rassure, on sourit puis on oublie.

Mais parfois le volant vous glisse des mains, vos gestes sont plus lents que d'habitudes, le manque de sommeil, l'abus d'alcool et de médicament ont émoussé vos réflexes. 

C'est le drame. La sortie de route.

Vous gisez a demi-conscient sur le bord de la route. Les autos passent mais ne s'arrêtent pas. Vous entendez le bruit des moteurs qui ralentissent puis qui repartent, vous imaginez le regard des automobilistes et vous vous dite que la fin est pour bientôt.

Vous tremblez mais vous n'avez pas froid. Vous ne sentez rien. Une douce sensation de plénitude vous envahi. Pour une fois vous êtes calme et détendu rien ne semble pouvoir sous atteindre. 

Vous vous détachez peu à peu de ce monde, seconde après seconde , minute après minute vous vous rapprochez de ce moment tant attendu.

La fin est proche vous le savez. Et pourtant vous souriez comme un enfant qui vient de naître.

Vous fermez les yeux. Le monde vous quitte et vous quittez ce monde.

Personne ne vous regrettera. Votre vie sur terre n'aura pas laissé plus de trace que celle que nous apercevons sur les routes. 

Il faut savoir soigner ses sorties... 

 

J'ai commencé ce blog en septembre 2007. En  relisant mes posts je vois l'évolution, moins de naïveté plus de noirceur et de vérité sans doute.

2012 s'achève lentement et ce blog aussi. 

Je veux terminer içi l'histoire de Monsieur Jean.

Nous verrons bien en 2013 quel ton, quelle forme où comment tourner mes phrases mais d'içi là je ferme la boutique.


20121104

Le monde est vaste. Je le regarde depuis la fenêtre

Quelqu'un que je connais disai "le monde est vaste. Je le regarde depuis la fenêtre ! " Je rajouterais depuis la fenêtre de mon bureau.

Quel vie étrange. Se lever , se laver, s'habiller et puis passer 9h,10h ou 12h dans un salle longue comme 3 terrains de tennis. Prendre le bus, faire à manger et puis se coucher. 

Je lis partout le déclin de la société Occidental et Européenne en particulier. Ne me dite pas que j'aurais travaillé pendant 25 ans pour rien, que tout ça va s'arrêter du jour au lendemain et que j'aurais passé plus de la moit de ma vie à regarder le monde défiler par ma fenêtre....

 

L'homme domestique

Ceux qui n'ont rien à dire n'ont qu'a fermer leur gueules. Je n'ai rien à dire ce soir alors je me tais. Et pourtant je fulmine, je bouillonne de l'intérieur. Mais je reste silencieux. J'ai envie de crever le plafond mais je reste là sur ma chaise. C'est lamentable ce manque d'énergie. Je suis devenu un homme domestique. 

Je fais la cuisine,je m'occupe de mes enfants, je reçois mes parents. Je vais au travail. Je rentre du travail. Je fais du sport. 

Et puis quoi ? 

Rien.

Le vide n'a jamais été aussi vide. 

Des intellectuels qui avaient survécu à l'enfer des camps ont dit que si il n'y avait pas eu la littérature, la poésie ils seraient morts. 

Ma condition n'a rien à voir avec la leur : je vis dans un îlot de bonheur. Privilégié parmi les privilégiés je ne peut pas me plaindre. Et pourtant je manque de tout. D'air, d'espace et de vie.

J'enrage. Je suis comme un lion dans un cage (dorée). Plus les années passent et plus je m'enchaîne à cette cage. J'ajoute un verrou, puis un autre verrou. 

Je me vide des mes sens. Ma vision se brouille et j'en viens à douter de mon esprit d'analyse. Vif et agile j'étais. Une grosse patate rétrograde je suis devenu.

Il faut que je bouge. 

Je reviens d'un séjour à New York. La ville qui bouge par essence. Je vois la vie qu'il faudrait mener. Mais je m'arrête. Je contemple sans broncher. Et je reprend mes petites habitudes. Ô comme je me haïs. 

Quand et comment trouverais-je le courage de tout rompre. Pousser cette porte. 

N'y a t'il rien que je puisse faire ? 

Attendre...il faut attendre. Mais qui ? Mais quoi ? et combien de temps. Je mourrais d'attendre. Je serais mort d'avoir trop attendu :

Ci-gît Jean-Marc Falconnet mort d'avoir trop attendu.

J'aime cette épitaphe. Je jure que je la ferai graver sur ce qui me servira de tombe.

En attendant cette heure (pourvu qu'elle ne vienne pas trop vite) je vais essayer encore une fois d'y croire. Croire que je vais déchirer le voile qui m'aveugle, briser la chaîne qui m'attache à ce sol. 


Emprisonné moi car je ne saurais pas quoi faire de ma liberté voila ce que je semble crier du fond de ma nuit. 


En attendant ma libération ou ma mort prochaine je prend quelques photos. Ce succédané de liberté me permet de résister tant bien que mal. Mais même ici mon assujettissement à la norme se fait ressentir. J'ai perdu mon "oeil". Il s'est fondu dans la masse. 

Quelconque

Mes photos sont quelconques. 

Je perd pied. Je perd la raison. Je perd la vue. 

Si le bateau coule alors il mieux la saborder et hâter la descente. Je n'ai jamais aimé les demi-mesures. Sur le bûcher je ferai parti de ceux qui souffleraient sur les braises pour attiser le feu.

Hâte toi lentement me disait mon père. Que savait il de ma souffrance lui qui était si accompli.

Homme inaccompli, inassouvi et en colère. 

Il est 22:30 dimanche soir. Je vais ranger mon amertume et me préparer pour la longue semaine qui m'attend. L'homme domestique que je suis va reprendre le dessus.









 



20120925

Ces Corps qu'on Dissèque

Scott Walker - Plastic Palace People -

Sentiment étrange que la découverte d'une nouveauté. Savoir que quelque chose (de bien) puisse exister en dehors de votre champs de vision étonne , énerve , amuse. 

Je découvre Scott Walker au détour d'un post sur un site que j'affectionne. Le nom et le commentaire du bloggeur m'inspire. Je google Scott Walker. C'est du bon. J'écoute sur YouTube. C'est un rêve.

 

 


20120921

La joie de vivre (à propos des jeunes)

Quelle joie de vivre me disais-je en regardant des jeunes s'amuser dans le SK8 Park , prononcer Skatepark,  récemment construit par la ville. Bel endroit. Bel objet aussi que ce SK8. 

La surface semble lisse comme la peau d'une jeune femme. Des formes aussi, des courbes, dans angles vifs. Un bel objet aux formes qui (me) plaisent. 

Je regardais ces moins de vingts ans s'élancer comme des fous sur deux, quatre ou huit roues dans cette cuve en béton sans autre protection qu'un casque pour les plus prudents et ce sentiment d’invincibilité qu'ils ressentent probablement tous. 

Mais ce qui m'a le plus frappé s'est de voir briller dans leurs yeux cette flamme qui s'est éteinte dans les notre ou dans les miens en tout cas. Cette joie intérieur qui animent les pensées les plus banales et font courir sur le monde cette lumière des premières heures.

Une arène bruyante au fond duquel s'affronte des gladiateurs sans armures le corps glabre et le visage rayonnant. 

Ils sont là du haut de leur 15 ans à jouer sous le regard émerveillé des quadras. Je repense à ma cuve en béton. Mon arène. L'envers de ce décor. Là ou les gladiateurs sont armés jusqu'aux coudes. Jusqu'aux dents. Point de sourire ni d’innocence. Aucune lumière ne brille dans ses yeux là. 
 
Ne parlons pas de joie de vivre... 

Est-ce que le condamné à mort dans sa cellule croit encore en la bonté de l'homme ? Non on s'en doute. Il pense comme nous que le monde est une folie et qu'il faut être fou ou un enfant pour y trouver encore du plaisir.

Je suis reparti du SK8 content d'avoir pu partager , ne fussent que quelques minutes , le bonheur d'autrui.

20120913

Je crie au Génie !


 



Que reste-t-il après avoir vu "Ronde de Nuit" ou "Barry Lindon"? 

Rien ou plutôt si. Un vide.

Un immense vide qui sépare ces œuvres du reste. 

Rembrandt. Kubrick..le génie en marche. 

Le problème avec le génie des autres, c'est qu'il vous renvoie à votre propre médiocrité, votre propre insignifiance. 

Je n'en ai quasiment par dormi de la nuit.  

Cette journée m'a vidé, m'a laissé exsangue...

Alors, je crie:"Au génie" comme dirait Alain B.





 


20120906

Bonne nuit / Bon voyage

Bonne nuit, Bon voyage a murmuré mon amie au seuil d'une de nos nuits. 

Une nuit, un voyage et moi qui me plains de ne pas avoir assez voyagé. J'ai fait le calcul. 16'103 nuits depuis ma naissance, moins quelques nuits blanches, de nuits sans sommeil. Cela fait quand même un paquet de voyages 16'000 nuits !

Des heures passées entre ciel et terre quelque part dans les limbes du temps. Beaucoup d'artistes ont puisé dans le registre du sommeil et du rêve. Il y a une dimension mystique dans le rêve. Cette capacité que nous avons d'être "autre" tout en restant nous même. De se surpasser , de décupler nos forces ou notre intelligence. Nous empruntons au jour et nous le restituons la nuit selon nos propres conventions, nos propres arrangements. 

La vie serait impossible sans le rêve. Elle le serait aussi si nous savions à quoi rêve les autres. Imaginons que nous puissions voir sur un écran les rêves que nous faisons. Comment cacher nos ambitions, nos crimes, nos tares si elles pouvaient être affichées sur un écran HD avec son Dolby Stéréo? 


Bashung  ment la nuit. J'en ferai de même si l'on venait à pouvoir sonder mon esprit, mais peut-être qu'il faut être prévoyant. 

Javier Marias dit dans son roman Un coeur si Blanc qu'il garde le sommeil de sa femme, qu'il protège ce corps fragile et abandonné pendant la nuit. Allez savoir ce que font ceux qui veillent lorsque vous dormez. 


Nathalia Manur se défaisait dans la mélancolie. Autre phrase de Javier Marias tirée de l'homme sentimental dans ce passage du livre où le narrateur observe une femme assoupie dans un compartiment de train. Il observe la fragilité et la vulnérabilité du visage de cette femme qui s'offre ainsi au regard de tous. Il cherche à deviner les pensées qui agitent l'esprit de cette femme.

Bonne nuit et bonne chance. Les rêves sont des voyages d'où l'on revient plus riche pour autant que l'on sache comment déposer ses bagages.





Eloge de la Lenteur


 « N'ayez pas peur du bonheur : il n'existe pas. »

 Je suis lent. C'est un comble pour un homme qui vit à l'ère numérique, qui travaille dans une banque dans un service informatique, qui passe le plus clair de son temps en mouvement et qui est réputé être un impatient. 

Et pourtant j'aime la lenteur. Ou plutôt, j'aime prendre mon temps. Dire qu'il y a un temps pour tout est une bonne chose. C'est un bon point de départ. 

D'abord le rêve puis la sensation du rêve. La réalité ensuite. Le temps qui passe, lentement et seulement après l'action.

Voilà comment je décompose mes actions. Tout ce que je fais aujourd'hui n'est que l'aboutissement de ce que j'ai rêvé des jours, des semaines, des mois auparavant. Je suis le contraire d'un homme immédiat. Je suis une homme à retardement. Pas dans le sens ou je veux retenir le temps, m'attarder sur cette terre plus de temps qu'il me sera donné, mais simplement laisser passer le temps, lui céder la place, ne pas brûler les priorités. 

Une collègue me disait, l'autre jour, qu'une amie à elle avait proposé à son petit ami du moment de s'installer avec elle. L'ami en question avait répondu par "je vais me promener" et il est parti une heure avant de revenir lui donner sa réponse...ce qui a fait rire ma collègue. 

Je comprends la réaction du petit ami. Calmer le jeu, ralentir le temps, ne pas se précipiter.

J'applique la même méthode dans ma vie de tous les jours. Je travaille aujourd'hui sur des photos prisent il y a plusieurs mois et que j'ai promis d'envoyer à des amis. Qu'importe qu'ils les reçoivent demain ou dans dix mois pourvu qu'ils les reçoivent.

Un homme a confié récemment à ma mère des photos qu'il a pris de moi enfant il 35 ans !

Aujourd'hui, tout est dans l'instantanéité. Cette fuite en avant lorsqu'on y pense, nous rapproche encore plus rapidement du dernier moment. Il n'y a que les hommes occidentaux pour être bête à ce point, de se précipiter vers le point final.

La publicité nous pousse à consommer d'avantage. Elle nous convainc qu'il nous manquera toujours quelque chose pour faire notre bonheur. Elle n'a de cesse que de vous bombarder d'informations parfaitement inutiles qui vous pousse encore plus en avant.

La paradoxe du trop, je le compense avec le pas (le vide), le pas là (l'absence), le plus là (la fuite), le pas entendu (le sourd) , le pas encore (procrastination).

Parfois, cette attitude me fait louper des occasions comme cette lettre écrite à une admiratrice mais qui est arrivée trop tard : elle est morte. Il faut dire que j'ai mis 15 ans à écrire la lettre en question et la personne était déjà âgée.

C'est ce que dit Michel Houelbecq dans son texte La poésie du mouvement arrêté  :
 
"Chaque individu est cependant en mesure de produire en lui-même une sorte de révolution froide, en se plaçant pour un instant en dehors du flux informatif-publicitaire.


C'est très facile à faire ; il n'a même jamais été aussi simple qu'aujourd'hui de se placer, par rapport au monde, dans une position esthétique : il suffit de faire un pas de côté. Et ce pas lui-même, en dernière instance, est inutile. Il suffit de marquer un temps d'arrêt ; d'éteindre la radio, de débrancher la télévision ; de ne plus rien acheter, de ne plus rien désirer acheter. Il suffit de ne plus participer, de ne plus savoir ; de suspendre temporairement toute activité mentale. Il suffit, littéralement, de s'immobiliser pendant quelques
secondes."

Voilà qui est entendu.  Se déplacer de quelques mètres en dehors du flux. 

L'achat de mon Leica n'est pas innocent et même très calculé. En me décalant de quelques mètres, j'échappe à la course aux capteurs, au méga-pixel, à la bataille rangée Canon-Nikon....je reste calmement avec mes 3 images par seconde et ça me va très bien.

Courage fuyons ! Adage qui me correspond parfaitement car il en faut un peu du courage pour ne pas suivre le mouvement de masse. Bien plus facile de suivre que de s'écarter. 

 
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Le texte La poésie du mouvement arrêté fait partie d'un recueil de textes de Michel Houellebecq Resté Vivant  aux Editions La Différence en 1991.

Vous pouvez le télécharger içi

Faust : Enfer et Damnation


Conseil numéro 1 : Ne pas écouter les conseils des autres.
Conseil numéro 2 : Faire confiance à son instinct.
Conseil numéro 3 : Ne pas suivre mes conseils.

L'adaptation de Faust par Sokurov est conforme à ce que je m'attendais. J'ai entendu des critiques dire ici et là que le film n'était pas si bien. Mais qui sont ces critiques ?  Des gens comme vous et moi qui donnent leur avis sur tout et souvent sur rien. Des spécialistes ... foutaises évidemment. Un point de vue reste personnel. Il y a probablement plus de sens dans l'avis que donne Mme Michu sur la situation économique de Genève que dans la chronique Cinéma du journal le Temps.

Bref. Le film est bon, inégalement bon, mais c'est déjà ça. La bande son qui en a énervé plus d'un, me plais. Sokurov est partout. La son qui vient de tous les côtés donne une dimension surréaliste au film, l'impression d'être dans un rêve. Fatigué par une dure journée, je me suis assoupi à plusieurs reprises pendant la projection. Réveillé en sursaut au milieu d'une scène ne sachant plus où elle avait commencé ni comment elle allait se terminer. Qu'importe car dans ce Faust tout passe comme dans un rêve. Je dirais même que j'ai le sentiment d'avoir rêvé ce film plus que de l'avoir vu hier soir au cinéma. 

Le rêve de Faust. Voilà qui colle bien avec ma vie en ce moment. Mais qu'échangerais-je contre mon âme ? La vie éternelle : sûrement pas. La reconnaissance et la célébrité ? Non. L'amour et l'argent (tient drôle de combinaison) ? Non, trop pas comme dirait mon fils. Quoi donc ? Le temps...pas le temps éternel mais le temps ralenti. Le temps suspendu comme dans un rêve. Ne pas vivre plus longtemps mais plus lentement. 

J'aime Sokurov et j'aime Faust et Margarete. ˝Plus je regarde les homme, plus j'aime mon chien˝ , disait Desproge. Il avait raison. Plus je regarde le ciném, plus j'aime le cinéma qui sort des ornières. Oui, j'ai vu Batman et je ne le regrette pas, mais quand même....100 millions de dollars pour rêver 3h contre 100,200 ou 300'000 milles Euros pour rêver 2h le compte n'est pas bon.

Sokurov n'est pas tendre avec les hommes. Il les trouve vulgaires, corruptibles , veules, cupides. Il est pessimiste sur le sort de l'Europe...du monde.

Enfin un cinéaste éclairé.

Bon il ne me reste qu'a voir Moloch (1999), Taurus (2000) et Le Soleil (2004): ces précédents opus pour me convaincre qu'avec Bela Tarr, Sokurov sera MA découverte de l'année.




20120903

Les mots que l'on a dit


Les mots que l'on sème nous reviennent au grès des vents. Il faut pouvoir survivre aux mots que nous prononçons. Les mot que l'on a dit nous reviennent de l'hémisphère sud chargés de sable et de gravillons. Ils viennent nous hanter nos nuits et nos insomnies. Ils laissent des messages sur nos répondeurs, s'agitent au fond de nos nuits.

Il faut pourtant vivre après les mots. S'ouvrir, c'est se mettre en danger. Si vous devez garder un secret : ne le confier à personne car soyez en certain, celui à qui vous faites des confidences sera le premier à vous trahir. 

Les mots sont comme des dagues et des lances que nous tenons solidement à la main. Ils sont vos alliés, vos amis, vos âmes damnés. Les mots sont vos plus fidèles lieutenants: ils vous suivent partout où vous allez. Corvéables à merci, ils plient sous le poids de votre volonté mais prenez garde. Ces fidèles soldats n'hésiterons pas à changer de bord, de camp et iront s'offrir au plus offrant. 

Ils nieront vous avoir connu, avoir été proférés et iront même jusqu'à dire le contraire. 

Bref, dire c'est  se mettre en avant, se mette en abîme.

J'aime l'idée qu'un seul mot puisse tuer, envoûter, séduire. Que tout bascule pour une ou deux syllabes. 

Je ne suis pas celui qui renie ce qu'il a dit. Je ne fais pas partie de ceux qui ont "aimé" Zidane ou Thierry Henry et qui maintenant les méprisent. Je ne dis pas: "je n'ai jamais dit cela". Je dis: "j'ai dit ça et maintenant, je dis autre chose".

Il faut pouvoir assumer ce que l'on dit. Les mots ne nous discréditent pas car ils ne trahissent que nos pensées. 

 












20120827

"The Raid" de Gareth Evans

Mieux vaux un mauvais film que pas de film du tout. Ah mes chers lundis comme vous me manquiez mais maintenant je suis de retour. Lundi cinéma c'est comme vendredi Ravioli : une tradition. J'aime le cinéma au cinéma. Rien ne vaut un grand écran.

Trop souvent dégoûté par des mauvais films, j'ai abandonné mais chaque fois, la pression est la même : il faut recommencer. 

M'y remettre.

The Raid est un bon film: Violent, efficace, ravageur. Pas de complications : une tour, 15 étages, 18 hommes et des dizaines de bandits. Et puis, des coups. Des centaines peut-être des milliers de coups donnés, reçus je ne sais plus.

L'atmosphère est pesante. J'en ai bavé sur mon siège à éviter des beignes qui pleuvaient, j'en ai esquivé des châtaignes qui partaient occire mes héros. 

The Raid n'est pas un film à mettre dans toutes les phalanges  il se laisse voir. De l'action pure made in Indonesia. De la boxe au 1er dégré.

J'aime. J'avais envie de ça. A défaut de donner des coups on peut le laisser porter par les autres...et en 2D en plus; on ne risque rien.

Bref, je recommande ce film à tout ceux qui veulent régler des comptes car à défaut de solutionner vos problèmes, ce film vous procurera beaucoup de plaisir. Bien filmé (ce qui ne gâche rien) il ne vous laisse pas une seule minute de repos.

Ah j'oubliais...apportez vos mouchoirs. Par pour vos larmes mais pour la transpiration.

The Raid de Gareth Evans. A voir au Grütli.    

20120826

Mon Commandant

C'est grâce à mon ami Antoine que j'ai découvert l’œuvre de Romain Slocombe. Des récits un peu déliranst,sexy mais qui m'ont plu. 

C'est par le grand des hasards que je suis tombé sur Mon Commandant, son dernier livre. C'est un roman ou plutôt une lettre remise à un commandant allemand pendant l'occupation de Paris. C'est un vrai-faux roman que Romain publie mais qui aurait bien pu être écrit par un homme de lettres français. 

J'aime cette idée de mêler le vrai et le faux; la fiction et le roman historique se marient si bien ensemble. Bref, une fois de plus, je laisse le hasard me mettre les meilleurs romans entre mes mains je lui fais plus confiance qu'a tous ses libraires qui ne savent finalement plus quoi vous conseiller.

Objectif pour la fin du mois : relire les livres que je n'ai pas lu de lui et trouver les précédents films de Bela Tarr : beau mois de septembre en perspective.


Mon commandant paru chez Nil Éditions -collection Les affranchis- recueille inégale de commandes faîtes à des écrivains sur le thème "la lettre que vous n'avez pas écrite".

 

Mon Dieu, gardez-moi de mes amis. Quant à mes ennemis, je m'en charge !

  Mon Dieu, gardez-moi de mes amis. Quant à mes ennemis, je m'en charge !    

 On doit cette phrase à Antigone II de Macédoine. Parait-il qu'il l'aurait prononcé à la veille d'une grande bataille. On dit aussi qu'elle est de Napoléon ou de Voltaire. Bref, des gens qui savent de quoi ils parlent. En matière d'ennemis ils n'ont pas eu a se plaindre....  Il en va des conseils comme l'art de la guerre : prévenir c'est déjà guérir

Pascal Aubier

J'ai rencontré Pascal à New York par le biais de N.

Je n'ai jamais rencontré quelqu'un d'aussi bon vivant, farceur, compteur d'histoires aussi épatant que lui sauf les amis Russes de N.

Les Russes justement Pascal en connaissait pleins.

Je ne sais pas ce qu'il aimait tant chez eux. Leur goût de la fête ? Probablement. Leur soif sans fin ? Sûrement.
Je me souviens de cette longue promenade à Coney Island, les achats compulsifs de produits très chers dans Little Odessa mais surtout ce dont je me souviens, c'est de cette générosité, cette manière de trouver n'importe quel prétexte pour faire la fête, s'enivrer jusqu'à l'oubli. 

Des fêtes et femmes, voila ce dont il était question. Pascal était intarissable à ce sujet. Avec son pote Jack (Nicholson) sa ne devait pas chômer lorsqu'ils baroudaient ensemble. 

Je me souviens de ce long dîner ce fameuse été 1998. Il y avait cette fille russe dont je ne me souviens plus le nom. Une artiste? Une peintre. Sa façon étrange de rire et de me regarder. Quelque chose d’insondable. Cette manière d'être qu'on ne retrouve que chez les slaves : langueur et angoisse. 

Nous nous sommes revus l'artiste peintre et moi, bien après le départ - catastrophique - de N. Je n'ai jamais compris pourquoi elle m'a demandé de venir la voir. Elle m'a appelé un soir (comment avait-elle eu mon numéro?) et m'a demandé (ordonné?) de venir la voir chez elle.

Son appartement n'était qu'un vaste atelier. Elle m'a accueilli la cigarette au bec, cigarette qu'elle ne quittait pratiquement jamais.

Elle peignait, me parlait en même temps. Et moi, j'étais sensé faire quoi au juste ? Alors, je la regardais peindre et puis nous parlions.

Elle nous servait du vin (pour moi) et de la vodka (pour elle).

Nous restions des heures puis, elle en avait assez et me demandait si j'avais envie de sortir, d'aller manger. C'était moins une demande qu'une injonction qu'il me semblait difficile de refuser.

Elle se préparait, passait d'une pièce à l'autre, à moitié nue , recouverte de peinture , l'odeur de tabac qui se mêlait à l'odeur de térébenthine. Et puis, nous sortions...tard même le dimanche soir (son jour de prédilection)...moi qui suis un couche tôt...avec elle mes nuits ont en pris pour leur grade. 

Il y a quelque chose d'insondable chez les Russes, pour nous je veux dire, ou pour moi peut-être. Cette manière de passer du rire aux larmes, de s'extasier sur des détails insignifiants, de dépenser plus d'argent qu'on en a...car elle m'invitait tout le temps. Moi qui bossait à Wall Street et elle l'artiste peintre...et c'est encore elle qui insistait toujours pour payer.
Je ne sais pas pourquoi je parle de ça. Peut-être parce que j'entends parler Russe autour de moi en ce moment. L'hôtel dans lequel je suis en est plein. Les Russes font du bruit et aiment montrer qu'ils aiment faire la fête. 

Je n'ai jamais revu Pascal ni son amie Russe. En quittant New York en 2000, j'ai tout quitté. Je me demande ce qu'ils deviennent. Font-ils toujours autant la fête ? Boivent-ils toujours autant ? Il n'y aura pas de réponse au prochain épisode.


20120817

Hydroptère


Non, un hydroptère n’est pas un insecte ni une maladie honteuse mais une machine qui…vole sur l’eau. J’ai toujours été attiré par ces machines étranges quasiment les mêmes que celles rêvées par Jules Vernes.

Hydroptère, Hovercraft, Hydroglisseur, NGV, ces engins totalement improbables qui ne fonctionnent que grâce au génie des hommes.  L’hydroptère, c’est le mariage un peu forcé d’un avion avec un bateau. Un engin du diable de 32m et qui file à presque 70km grâce à des ailes (hydrofoil) cachées sous la coque.

Et j’ai eu beau traverser l’Europe entière, je n’ai jamais pu m’approcher d’une de ces machines. J’ai manqué de peu la dernière traversée des Hovercrafts qui reliait Calais à Douve. C’est par hasard que je n’ai vu pas un mais trois Hydroptères abandonnés au fond d’un quai de déchargement à Rhodes.


Mohamed El Saïed est Egyptien. Mécanicien de son état, il a grandi et vécu la majeure partie de sa vie à Alexandrie. Il travaille à Rhodes depuis un an.

Mohamed travaille et vit sur un des trois Hydroptères que j’ai vu hier matin. Son travail consiste à réparer ce monstre échoué ici depuis sept mois. A juger par l’état de l’appareil, il en a encore pour quelques mois..lui me dit quelques semaines mais j’ai du mal à le croire.

A part Bruno (le chien mais je vous en parlerai plus tard) et le capitaine qui passe de temps en temps faire des essais moteur, il n’y a personne. Ah si …il y au moins 200 Rom qui habitent de l’autre côté du port mais lui me conseil de ne pas m’y aventurer. Pourtant, je lui dit qu’hier en cherchant ma route, je m’étais arrêté aux abords du « village » et il ne m’était rien arrivé de grave. Si ce n’est une troupe de gamins qui crient et rigolent en vous voyant et un groupe de jolies filles qui vous font un signe de la main. 

Lui me dit qu’ils créent beaucoup de problèmes dans le voisinage et qu’ils volent tout. Par précaution, je range mon Quad un peu plus loin.

Mohamed m’offre un café. Un café fort et sucré comme en Turquie. Je n’aime pas le café sucré mais refuser eu été un manque de tact et une offense faite à mon hôte. Mohamed me fait visiter son palace flottant. La cabine arrière 2ème classe, bon teint cinquante places assises. 

En contournant le bateau, nous arrivons à la partie qui m’intéresse le plus : la soute. Entre les espaces pour les passagers se trouve les deux moteurs de 3000CV qui propulsent cet engin à 70km/h. Mohamed me dit qu’ils font un boucan du tonner et je veux bien le croire. Je ne voudrais pas être à la place de celui qui assure la maintenance de ces deux monstres quand ils sont éveillés…

Toute cette mécanique respire le solide et le durable. Normal, cet Hydroptère et tout ceux que l’on voit sur la méditerranée sont de fabrication Russe. D’ailleurs toutes les inscriptions sur ce bâtiment  sont en cyrillique ou en anglais.

De la soute nous passons au compartiment de l’ingénieur électricien : une suite de tableau et d’affichage autant que dans le cockpit d’un 747 première génération.

Le poste de pilotage est installé au dessus de la cabine des premières classes là où c’est le plus calme. L’ensemble sent la bidouille Russe, le matériel solide et pas cher et d’une autre époque.


Mon seul regret : ne pas voir ce mastodonte en action, entendre rugir les deux turbines, sentir la cabine vibrer. Pour cela il faudrait revenir dans deux mois.

Dehors Bruno aboi. Bruno c’est le chien de garde. Mohamed m’assure qu’il est gentil mais moi je n’en crois rien et puis je n’aime pas les chiens, surtout ceux que je ne connais pas.

Je quitte Mohamed et lui promets de revenir demain avec mes enfants. Je voudrais qu’ils voient eux aussi ce qui m’a émerveillé quand j’avais leur âge. Leur donner le « virus » , l’envie de voir des choses extraordinaires.

Je suis un peu déçu par leur réaction. C’est surtout l’arrivée qui les amusent car c’est vrai j’ai oublié de dire que pour arriver chez Mohamed, il faut s’accrocher à une corde, grimper sur un vieux remorqueur, le détacher du quai auquel il est arrimé et tirer fort sur une autre corde pour le déplacer jusqu’au bord du quai. Et maintenant vous pouvez passer sur une plateforme sur laquelle est placée une grue. Oui, certes cette grue est énorme mais est-ce une raison pour la préférer au bel Hydroptère ? 

Pas impressionné pour deux sous. Bref, les enfants d’aujourd’hui sont blasés et ne rêverons pas comme moi de monstres d’acier qui filent sur les mers. Tant pis pour eux, tant mieux pour moi.

20120811

Désert Photographique

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Dix déclenchements depuis mon arrivée. Pas plus. Et encore j’ai dut me forcer : coucher de soleil, photos des enfants,etc. Rien ne m’inspire ici. Il fait trop beau. 

Le temps est invariablement beau. Les peaux sont bronzées, les chevelures des femmes peroxydées...rien qui ne m’émeuve, ne serait-ce qu’un instant. 

Je traverse des étendues désertiques où tout est sec et bien rangé. Des défilés de maisons abandonnées ou inachevées mais même ces ruines ne m’attirent pas, il manque quelque chose ici que je n’arrive pas encore à définir. J’allais dire « authenticité » mais je dois me tromper. Et pourtant…j’ai l’impression que tout est comme dans un décor …un joli décor pour touriste. Bref, je traverse un désert photographique.

20120716

Rising Moon

J'aime les contradictions. Jusque là rien de nouveau. Nous pouvons voir de la contradiction dans beaucoup de choses qui nous entourent et en poussant le vice, on peut le voir dans presque tout. 

Ce week-end, j'ai vu Moon de Duncan Jones et Vahalla Rising de Nicolas Winding Refn. Tout sépare ces deux films qui pourtant, dans une esthétique dépouillée, finissent par se rejoindrent. 


Moon c'est 2001 revisité par le fils de David Bowie. C'est évidemment dix crans au-dessous de ce qu'a fait Kubrick mais c'est pas mal fichu. C'est lent. Très lent. Avec les mêmes scènes qui reviennent sans cesse. Ce qui sauve le film, c'est la bande son, mais qu'attendre d'autre du fils de David si ce n'est une bande son en or massif.

De l'autre côté, Vahalla Rising c'est de l'esprit à l'état pur. Comme une divagation filmée. Le film est brutal et marche à coup de grands morceaux de silence entrecoupé d'interludes violents. C'est un Odyssée au fin fond de notre temps. Le film me fait penser à Apocalypse Now mais ce qui est le plus étonnant, c'est la similitude du traitement des images. Les deux réalisateurs ont lorgné sur Stalker—ce n'est pas possible autrement.

Au finish: deux films aux antipodes mais qui au final me laissent le même goût dans la bouche. 

Deux fins qui laissent le spectateur dans le doute, deux fins qui ne solutionnent rien...
 
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