20120716

Rising Moon

J'aime les contradictions. Jusque là rien de nouveau. Nous pouvons voir de la contradiction dans beaucoup de choses qui nous entourent et en poussant le vice, on peut le voir dans presque tout. 

Ce week-end, j'ai vu Moon de Duncan Jones et Vahalla Rising de Nicolas Winding Refn. Tout sépare ces deux films qui pourtant, dans une esthétique dépouillée, finissent par se rejoindrent. 


Moon c'est 2001 revisité par le fils de David Bowie. C'est évidemment dix crans au-dessous de ce qu'a fait Kubrick mais c'est pas mal fichu. C'est lent. Très lent. Avec les mêmes scènes qui reviennent sans cesse. Ce qui sauve le film, c'est la bande son, mais qu'attendre d'autre du fils de David si ce n'est une bande son en or massif.

De l'autre côté, Vahalla Rising c'est de l'esprit à l'état pur. Comme une divagation filmée. Le film est brutal et marche à coup de grands morceaux de silence entrecoupé d'interludes violents. C'est un Odyssée au fin fond de notre temps. Le film me fait penser à Apocalypse Now mais ce qui est le plus étonnant, c'est la similitude du traitement des images. Les deux réalisateurs ont lorgné sur Stalker—ce n'est pas possible autrement.

Au finish: deux films aux antipodes mais qui au final me laissent le même goût dans la bouche. 

Deux fins qui laissent le spectateur dans le doute, deux fins qui ne solutionnent rien...
 
J'aime....


20120710

Ma vie (sans moi)



L'histoire prend forme. J'ai quelques chapitres. Le plus difficile c'est de relier tout ça pour que l'ensemble soit cohérent. Lent Retour aux sources. Lent retour sur moi. Il me faut du calme. De la tranquillité. 

Rendez-vous le 5.....

20120709

Mon père ce héro

Je n'ai jamais pensé qu'un jour je me réclamerais de lui. Je veux dire que je n'ai pas songé qu'un jour, je le placerais si haut dans mon panthéon. Moi qui n'ai adulé que des hommes de théâtre, des hommes de lettres , des hommes d'actions et me voilà à aimer un homme simple. 

Des qualités ? Il en avait des tonnes. Il ne faisait pas de publicité avantageuse sur sa personne pour ainsi dire, il était plutôt du genre discret, du genre qu'on ne remarque pas. Il ne faisait pas de manière et pourtant, il avait son genre. Un homme comme il faut. Je lui arrive à la cheville et moi qui pensait qu'il était mon talon d’Achille. Toujours à vouloir aider. Il n'avait pas son pareil pour bricoler. De presque rien, il vous faisait à peu près tout.

Que reste-t-il de ses beaux jours ? Il me manque terriblement. J'aurais dû lui dire à l'époque. Lui dire que ses gestes n'étaient pas insensés, que ses paroles n'étaient pas vaines. J'ai vu et entendu son être. Je me suis bousculé au portillon. Je me suis amassé,agglutiné et j'ai vu l'homme qu'il était.

J'avais honte parfois. Je trouvais qu'il manquait de courage lui qui en avait tant. Il avait sûrement trop de pudeur. C'est moi qui manque de courage et qui par lâcheté rate ma vie. Mais comme G. qui parle de ses beaux ratages peut-être mieux vaut-il réussir un beau ratage que rater une réussite. 

Ma père est mon héro. Il aura finalement vécu plus proche de son idéal que son fils qui aura couru sa vie entière à rattraper quelque chose qu'il ne verra probablement pas. Idéaliste/Visionnaire un mélange fatale comme du Lexotanil et du Black Label. Un mélange toxique qui ne vous veut que du mal. 

Sans repère je vogue, je glisse de plus en plus loin des rives où il m'a déposé il y plus de quarante ans. Si il avait su, il n'aurait probablement pas accosté.

Je sens qu'une forme nouvelle et différente d'énergie se réveille en moi. Elle doit m'aider à casser le moule. Surpasser l'état de stupeur qui me subjugue depuis tant d'années. Tuer mon père ne fut pas une chose facile, le dépasser le sera plus encore.

"Personne ne sortira d'içi vivant" ...c'est ce que je criais l'année passé. C'est vrai qu'a la fin il ne restera plus rien, alors sachons marcher dignement la tête haute, que la lame qui vous tranchera la tête ne vous trouve pas courbé sur votre sort mais planté droit comme un I prêt à en découdre une nouvelle fois avec la vie.

















Démodé

Je passe pour quelqu'un de démodé. C'est vrai. J'écoute de la musique que les gens qui sont nés dans les années 80 ne connaissent pas. Mes stars de l'écran sont quasiment toutes mortes et les films que j'adule ont bientôt trente ans. 
Arrrg...oui, démodé et fier de l'être.

En plus d'être démodé, je suis "fan à rebours". Non mais quelle idée d'aimer Bowie, Bashung ou Depeche mode en 2012. J'aime des artistes qui sont passés du rôle d'inconnus à celui de star et redevenus des inconnus. Aimer Bowie en 2012, qu'est-ce que ça veux dire ? Rien, probablement. 

—Et pourtant.

Je lis des journaux qui sont parus il y a cinq ou dix jours. Je pousse l'anachronisme jusqu'au bout. Et puis quoi. Une "news" qui a cinq ou dix jours...Quelle différence cela peut-il bien faire ? Ma vie en sera-t-elle changée ? Ce n'est pas les quelques mots échangés avec mes collègues qui y feront quelque chose.

Anachronique, je suis. Anachronique, je reste.

Découvrir Bowie à quarante ans, n'est-ce pas comme la cavalerie qui débarque après le combat ? Finalement, non, je ne crois pas. Le hard m'a amené au rock qui m'a amené au funk, au blues puis au jazz. J'ai (re)découvert le rock à quarante ans. Il n'y a rien de mal.


La Vie devant Soi






Je ne suis par sûr d'avoir lu ce livre comme je ne suis pas certain d'avoir vécu cette vie. Ou comment se fait-il que j'ai pu vivre cette vie et passer à côté de ce roman? C'est un hasard, je sais. Ou plutôt, non ce n'est pas un hasard. Il aura fallu que j'entre précisément dans cette pièce que j'aille voir par cette fenêtre, regarder ce rayon dans cette bibliothèque pour voir ce livre. 

Emil Ajar alias Romain Gary (ou l'inverse). Celui qui ponctua sa vie par un suicide. Pas parce qu'il n'en pouvait plus mais parce qu'il n'y avait plus rien à voir. J'ai lu ce roman. Non, j'ai dévoré ce roman. J'ai ri et pleuré à la fois. C'est un roman-coup-de-poing comme les films-coup-de-poing qui vous soulèvent et vous laissent tomber comme des vieilles chaussettes, vous laissent retourner à vos vies médiocres, vos vies de bas étages , de quartier mal famé, de femmes mal aimées. 

Je sais qu'après ce livre, il sera difficile de lire autre chose. Comme après Conrad, il est difficile de lire autre chose ou alors Balzac, Flaubert...oui, Flaubert mais là je n'ai rien à me mettre sous la dent. 

La grand littérature nous permet de nous sortir de nos petites vies. C'est la porte, la grande ouverture sur le monde. Le monde est vaste et je le contemple par la fenêtre de mon bureau*. Petit employé modèle j'esquisse courbettes et fausses révérences. Je vaque à la cour du roi Soleil et comme n'importe quel laquais, je claque des talons au moindre bruit de bottes. Que suis-je devenu au fil des ans si ce n'est un fonctionnaire-informaticien? Bureaucrate servile lié au pouvoir qui envoûte et rend fou. Je ne serais jamais qu'un mauvais soldat aux ordres d'un pouvoir encore plus fou.

Loin des idées révolutionnaires qui m'animaient dans les années nonante,  je suis devenu comme tous les conformistes: un lâche. J'ai abdiqué au seuil de ma bonté le peu de volonté qui me restait. Loin des coups d'états dont je rêvais naguère, je me contente de brefs coups d'éclats ou rien ne brille, rien ne luit. Il ne me reste que le souvenir des ces heures de gloires. Ces heures passées en dehors du cercle, du temps qui corrompt tout.

Me voilà père et mauvais amant. Je manque de courage, de pugnacité. J'en veux au monde et le monde m'ignore. Le monde m'en veut et je l'ignore.

Je me suis retrouvé dans la vie devant soit. Momo l'enfant abandonné, le fils de pute qui devient roi. La revanche a sonné.

Mais quel heure est-il ? 

Il est minuit Docteur Schweitzer.

Ce roman m'aura procuré plus de plaisir que douze orgasmes. Rien de comparable depuis Marguerite Duras. 

Marguerite et Emile m'irait bien comme épitaphe.





    



20120707

The Deep Blue Sea


Encore un "bon-mauvais film" décidément 2012 en est plein. Le film n'est pas si mal, l'intrigue un peu plate, les acteurs bofs et puis, y a le cinéma. Ok oui, les lumières. D'accord...mais il n'empêche qu'il exagère quand même un peu avec les lumières le père Davies.

Je ne me suis pas laissé prendre dans l'histoire. La critique était pourtant dithyrambique au sujet de ce film. Je me disais que j'allais voir un chef d’œuvre et au final: beuh un petit film de rien du tout. 

Deep Blue Sea m'a plongé dans un profond ennui. A l'est rien de nouveau. J'attends de voir le dernier Michael Haneke pour équilibrer un été qui a mal commencé et qui se terminera probablement très mal à moins que le dernier Batman ne vienne égayer tout ça.