20181209

Le dernier stade de la soif


"Je voyais le monde avec une telle acuité que cela en devenait insoutenable, j'étais maladivement clairvoyant, avec des aperçus de l'univers dont je me détournais immédiatement."


Ce n'est pas la fin d'un bon livre qui me terrifie. C'est d'imaginer le vide qui va suivre.

Comment imaginer la suite du chef d'oeuvre de Frederick Exley? Qui pourra décrire mieux que lui la chute sans fin d'un homme qui dit de sa vie :

Je ne suis pas mêlé à tout cela, ma vie n'est que détachement, ironie et frivolité, ce qui n'est peut-être pas une posture particulièrement noble, mais elle a au moins le mérite de ne pas prétendre savoir ce qui est bien pour autrui ".

Quand je contemple le désert littéraire de la rentrée, je sais que je n'y trouverais pas mon compte. Pire. Comme le naufragé seul sur l'océan , je sais qu'il y a quelque part une esquif, une île pour me sauver, le drame est de ne pas pouvoir la localiser. 

Se réfugier dans le passé forcément. J'ai trouvé Bernanos et W.G. Sebald. Je crois que ça ira.