20120425

Wonderful Ass

Le nain. Le nain de Minneapolis. Voilà quoi 25 ans que je le suis. Fan de la 1ère heure, je suis. Depuis "Controversy","Love Sexy","1999", je suis Prince partout dans ces délires. Ces bottes en cuir : je suis. Ces petites danses du ventre : je suis.

J'ai suivi Vanity Sex, Apolonia 6....Comment faire autrement. En bon fan, j'ai vu "Purple Rain" et "Under the cherry Moon" ...et je suis allé voir ces concerts. 

Ah ça oui ! 

Bon sang, Prince c'est du phénoménale...du bon , du gros...Paris, Lausanne, Zurich. J'ai vu Sheila E, Maceo...Prince ..mon seul regret ? L'after de Prince en 1988 à Paris au Bain Douche. Et pourtant, j'y étais...j'avais tout : la date, l'heure...même la fille qui vous fait rentrer...mais j'ai merdé ce soir là...à cause d'une fille "of course".

Prince j'aime à l'endroit comme à l'envers. 

Je découvre même des nouveautés comme quoi en littérature comme en musique : ne pas se laisser surprendre.

A écouter : wonderful ass 

20120422

Révisionnisme amoureux



En amour comme en littérature, je n'aime pas le révisionnisme. Un livre où un auteur aimé devrait l'être pour la vie. On ne peut pas aimer quelqu'un et se dédire après. Dire qu'on a jamais un tel ou un tel. Il faut dire "je l'ai aimé et je ne l'aime plus voilà pourquoi".

J'ai aimé Aragon et Jorge Semprun. Le premier pour "Aurélien","le fou d'Elsa","les cloches de Bâle" et le deuxième pour "l'écriture ou la vie".

"Aurélien" aura été mon premier roman Parisien. Avec Aragon et son fameux "Paysan de Paris", j'ai vraiment découvert l'âme du roman français . "Aurélien" c'était aussi une idée de JLC. Une petite moquerie aussi à l'époque où je ne comprenais pas grand chose.

Je me disais que ce Louis Aragon devait connaître la vie, les femmes.....le grand art quoi. Au lieu de ça, je sais maintenant qu'il n'a pas toujours été reluisant l'ami Aragon. Je connaissais les divergences avec André Breton mais bon son entêtement à soutenir le PC est tout de même suspect. Et puis, son dés-amour des femmes, sa préférence pour la gente masculine aurait dû m'alerter.

Pour Jorge Semprun c'est plus subtile. C'est grâce à Antoine, je crois, que j'ai lu ses premiers livres. Et puis, il y a eu "l'écriture ou la vie". C'est dans ce livre, je crois, que j'ai compris la vie des camps. J'avais lu Primo Lévi et d'autres avant lui mais l'écriture de Jorge me plaisait, j'y voyais une sorte de détachement. C'est ce détachement qui aurait dû me mettre la puce à l'oreille.

Visiblement, Jorges Semprun—sans être un résistant de la 25ème heure—n'était pas le héros qu'il décrit dans ses livres. Il en a fait trop, s'est trop mis en scène. D'autres ont vécu les mêmes horreurs avec plus de discrétion. Depuis, j'ai lu Marceline, Imre Kertész et je vois ce qu'il y a de faux chez Semprun. Son manque de vérité devient criant. Il ment et en plus il a trahi comme Aragon...il a trahi ses amis par lâcheté probablement, par peur sans doute.

Mais comme en amour, je ne fais pas de révisionnisme. Je garde dans mon coeur et dans ma bibliothèque une place pour les livres de ses auteurs que je ne vénère plus.



20120415

La 317e section

J'ai commencé ce post en 2009 je crois et je le termine aujourd'hui. Je venais de terminer le roman/film de Pierre Schoendoerffer "La 317e section" où il est question d'un décrochage de plus 150km à travers la jungle durant la fin de la guerre d'Indochine. 


Ce roman âpre et amer m'avait marqué. J'étais rempli des souvenirs de ce livre nuit et jour. 


C'était l'époque où je faisais encore beaucoup de sport. Des courses principalement, et c'est durant l'une d'elle que j'ai eu une hallucination dont la signification m'échappe encore aujourd'hui mais qui sur le moment m'a laissé perplexe. 


Dans le livre de Schoendoerffer, il est question d'une côte à gravir. D'un monticule qu'il faut conserver à tout prix. Ce qu'une section de soldat s'évertue à faire. Durant l'assaut, des soldats meurent et leur dernières pensées vont pour leurs proches, leur mère. 


J'avais pour l'occasion prévenu ma mère. Je lui avais dit que je ferais cette course, qu'elle pouvait y assister , venir me voir, m'encourager.


Les soldats se sont battus jusqu'au petit matin repoussant les vagues d'assaillants vietnamiens qui déferlaient sur eux. Gravir ces pentes jonchées de cadavres relevait du délire. En haut de la pente ? La mort probablement. 


Je ne savais pas si elle viendrait ou pas. Je me suis posé la question pendant toute la course. En gravissant une côte interminable des bribes du roman me sont revenus en mémoire. La pente, la souffrance, la chaleur - on était en été - m'y contraignais. 


Dans la lumière de la journée qui finissait, les ombres des quelques spectateurs qui bordaient la route semblaient effrayantes comme des ennemis planqués dans l'ombre. 


La fatigue et la chaleur m'ont fait délirer. Probablement. 


A quelques mètres du sommet dans un rayon de soleil couchant, j'ai cru la voir. Elle. Ma mère. Ce fut un moment de bonheur. Elle était là. Elle m'encourageait, me disait de tenir ne fusse que quelques mètres. Elle me disait que le sommet était proche. La lumière m'aveuglait et m'empêchait de distinguer les contours de son visage.


Nombreux sont les soldats qui n'ont pas vu l'aube. Mort d'une rafale de mitrailleuse ou d'une grenade jetée par le viet-cong. Mort les yeux ouverts et le ventre déchiqueté.


Je suis mort de ne pas avoir vu ma mère ce jour là. J'aurais voulut qu'elle me voit là gravir cette courbe beau dans l'effort. Qu'elle soit fier de moi. Mais ce n'était pas elle. Cette constatation m'a fauché comme une rafale de mitrailleuse. J'en ai eu les jambes coupées. Le ventre déchiré.


J'ai terminé la course lamentablement. Je n'étais plus porté. A la fin du livre un des soldats se sacrifie. Il reste à l'arrière pour sauver ses camarades qui sont poursuivis par une section viet. Il tire au FM aussi longtemps qu'il peut. A court de munitions, il prend une grenade et se fait sauter avec : la victoire ou la mort.


Je n'ai pas vaincu mais je ne suis pas mort non plus. Douce ironie de la vie d'un sportif qui aurait voulut voir sa mère.











Le Feu d'Henri Barbusse

A quoi bon faire durer le suspens ? Le Feu est le récit le plus fidèle et le plus poignant qu'il m'aie été donné de lire sur ce sujet. Quel sujet ? Vous vous en doutez...


Un livre cinglant qui vous gifle, vous envoie sur le tapis...ne vous laisse pas un seul moment de répit. Aucun auteur avant ni aucun après n'aura décrit les champs de batailles comme Henri Barbusse. C'est du vécu, du vrai pas du raconté 
ni de deuxième main. 


Après Henri Barbusse difficile de revenir à mes petites lectures fleurs bleues.


Je collectionne les récits d'aventure militaire mais celui aura une place spéciale dans mon petit panthéon à côté de "La Main Coupée", "Mourir ou Crever","Les Bienveillantes","La Débâcle","Vie et Destin","A l'ouest rien de nouveau" et "La 317e section".


Je ne sais pourquoi je butte toujours sur les récits de guerre. D'où me viens ce goût, ces événements, moi qui aie grandi dans un pays justement épargné par les événements dont je parle. Le dois-je aux récits de mon grand-père ? Il n'avait pas son pareil pour raconter des histoires pendant les longs dîner de famille. Ou peut-être de mon père qui nous racontait ses éternels histoires de service militaire. J'en ris encore. Ces moments où ma mère haussait ses larges épaules : "encore ces mêmes histoires". Mais moi, je les aimaient bien ses histoires de troufion. 


Même les lieux de mon enfances sont hantés par des souvenirs de guerre. La maison de maître qui nous servait d'école et dont mes parents s'occupaient en été, le lieu de résidence de la délégation vietnamienne qui a signé les accords de Genève en 1954. Mon ex petite amie portait le même patronyme que le lieutenant-colonel Paul-Henri Grauwin le médecin de Dien-Bien Phu comme il fut surnommé. J'ai assisté à la commémoration et la réception organisée par le maire de Paris lorsqu'ils ont baptisé une place à son nom. J'étais là entouré du Légionnaire du 2ème REP qui avait servi avec lui sous le feu dans l'enfer de l'Indochine. 


Plus tard, j'ai rencontré le petit-fils d'Oppenheimer (le programme Manhattan) et les membres de la famille du général Jean de Lattre de Tassigny - l'Indochine encore.


Pas étonnant que ce sujet m'habite...


Papa en militaire dans les années 50.





En amour c'est chacun pour soi...


"En amour c'est chacun pour soi !"

Cette phrase un peu crue jetée à la face d'Angèle, la femme de Paul, le protagoniste du dernier film de Philippe Garel me plait énormément. Tout d'abord parce que j'y crois. En amour nous sommes seuls. Si nous sommes plusieurs c'est nous, nous et encore nous. L'autre n'intervient pas ou alors c'est encore pour nous plaire. 

La vie est une farce. L'amour un attrape-nigaud. Mais c'est une jolie invention tout même l'amour. Ca permet de croire à la vie. 

De croire aux belles choses que la vie nous amène, de repousser à un plus loin l'instant où il faudra tout quitter.

Prenez garde à ceux qui vous aiment, ils vous le feront payer cher. Cioran dans l'Inconvénient d'être Né donne toutes les clés de lecture de ce film. S'accrocher à l'autre comme un naufragé à son radeau. Et puis, couler.

C'est assez bien mis en image dans ce film (le film est mal foutu mais l'intrigue n'est pas si mal) de Peter Weir "The Way Back". En amour comme dans la vie, c'est chacun pour soi, et l'autre du moment où il ne vous aide plus devient vite un obstacle. Mettez-vous en travers des projets de l'élu de votre coeur et vous verrez ce qu'il adviendra de vous.

En amour, c'est comme au travail chacun pour soi. Et si par hasard vous faites la fortune de quelqu'un, ne vous étonnez pas qu'on vous couvre de louanges et qu'on vous aime ...mais ne vous y trompez pas : c'est une situation temporaire.

Pour ceux qui auraient loupé le début...les films de Philippe Garrel sont disponibles sur Amazon.com 



Longs métrages
1967 : Marie pour Mémoire
1968 : Le Révélateur
1968 : La Concentration
1968 : Actua I
1968 : Anémone
1969 : Le Lit de la Vierge
1971 : La Cicatrice Intérieure
1973 : Les Hautes Solitudes
1975 : Un Ange passe
1976 : Le Berceau de Cristal
1979 : Le Bleu des Origines
1982 : L'Enfant Secret
1983 : Liberté, la Nuit
1985 : Elle a passé tant d'heures sous les sunlights
1988 : Les Ministères de l'art Documentaire
1989 : Les Baisers de Secours
1991 : J'entends plus la guitare
1993 : La Naissance de l'amour
1996 : Le Cœur Fantôme
1999 : Le Vent de la nuit
2001 : Sauvage Innocence
2005 : Les Amants réguliers
2008 : La Frontière de l'aube
2010 : Un été brûlant

20120414

L'Art français de la guerre selon Victorien Salagnon

En 600 et quelques pages, Alexis Jenni brosse le portrait, ma foi très juste, d'une France qui se bat sur tous les continents. J'ai eu de la peine à rentrer dans le livre. Comme pour les bienveillantes, j'ai failli décrocher après 100 pages mais ensuite on se laisse prendre et l'on tombe sous le charme de Victorien Salagnon.



600 pages pour nous raconter pourquoi la France vit si mal aujourd'hui. Pour comprendre, il fallait remonter aux origines du mal. Alexis Jenni aurait pu remonter jusqu'à Napoléon Bonaparte mais il a choisi de fixer le début de son roman dans les années 1940. Les maux de la France en trois conflits.


Si la France a mal aujourd'hui c'est bien parce qu'elle a perdu son honneur sur ces champs de bataille, parce qu'elle a abandonné ses soldats trahi leur confiance et s'est moquée de ceux qui leur donnait leur vie.


Victorien Salagnon à participé aux conflits qui ont forgé l'âme de la France tel que nous le connaissons aujourd'hui. 


Les séquelles de la 1ère et de la 2ème guerre mondiale sont encore palpables aujourd'hui. Il faut retourner dans ces petits villages du nord de la France pour bien comprendre. 


Le drame vietnamien, quoique plus lointain, est étonnemment présent encore aujourd'hui. La chute de Dien-Bien Phu a marqué l'armée française à tout jamais mais elle a laissé aussi des traces profondes dans l'âme des Français qui ruminent encore aujourd'hui le faite d'avoir perdu cette bataille et cette guerre. Les Américains ne s'en sont jamais remis mais ils ne le nient pas eux qu'ils l'ont perdu cette guerre là.


Mais bien entendu, c'est pendant le dernier tiers du livre celui qui emmène Victorien au nord de l'Afrique que l'on comprend le drame de la France aujourd'hui. Perdre cette guerre là et dans ces conditions ne peut être que fatal. Aucune nation ne s'en relèverait. La France ne s'en révélera pas. 


Lire Alexis Jenni m'a redonné l'envie de lire France Fanon, de reprendre mes lectures militantes du début. Revenir au combat en quelque sorte. 


Blaise Cendrar, Céline, Henri Barbuss avaient déjà dépeint la lâcheté et l'hypocrisie française, mais Alexis Jenni est le premier auteur à remettre la France face à ses obligations morales. Il permettra peut-être à notre génération, celle qui vote en ce moment, de comprendre le malaise ambiant. De comprendre aussi pourquoi ceux qui gouvernent la France aujourd'hui ont peut-être quelque chose sur la conscience qui les empêchent d'être parfaitement honnête.


Dans tous les cas, ce livre donne enfin une voie à l'inconscient collectif français. On aurait même pu penser que ce livre qui a reçu le Goncourt l'an passé aurait permis de poser le débat politique pour 2012. De lui donner un cadre, une structure , un socle. Force est de constater que non. La France s'humilie une fois de plus dans des débats futiles. 


Non, finalement je crois qu'en 2012 nous aurons définitivement perdu un empire (la France) et une colonie (l'Amérique).


Pourvu que la révolution approche et qu'on en finisse. 










20120411

Rendez-vous manqué





Elle : Tiens vous étiez là  ? 
Lui  : Oui
Elle : Je ne vous avait pas vu. La lumière vous comprenez ? 
Lui  : Oui. Je comprends
Elle : Vous êtes économe...
Lui : Pardon ? 
Elle : Oui, les mots, vous êtes économe...pas un mot de trop.
Lui : Ah oui. Un mot pas plus. Désolé. Ca vient de ma mère. Elle    parlait trop.
Elle : Vous compensez en quelque sorte.
Lui : Oui.
Elle : Mais dites-moi que faisiez vous ici, seul assis dans le noir ? 
Lui : Je rêvais.
Elle : De quoi ?
Lui : Que je n'étais plus qu'un gramme. Un grain de sable. Une poussière dans....
Elle : ...l'oeil. 
Lui : Oui, vous m'avez tapé dans l'oeil mais sans me voir. J'étais là, dans le noir, et vous m'avez agressé. Vous voir fut comme un choc. Une déflagration. Et puis je vous ai convoqué ! 
Elle : Vous m'avez quoi ? Mais je ne vous connait pas.
Lui : Je vous ai convoqué dans mes rêves !
Elle : Mais vous délirez mon jeune ami ...personne ne convoque personne dans les rêves. Nos rêves ne sont que la fin de nos illusions. Il n'y a ni convocations ni rendez-vous dans les rêves. Nous ne sommes que nous-même dans nos rêves. Rien que nous. 
Lui : Je dis vous avoir convoqué dans mes rêves et vous y étiez. Plus belle et plus majestueuse que là sous mes yeux. 
Elle : Vous êtes fou, mais j'aime votre folie. Bon alors, dites- moi. Dans ce rêve, j'étais comment ? 
Lui : Vous ne parliez pas. Vous êtiez. La lumière....
Elle : Quoi la lumière ?
Lui : celle des peintres de la Renaissance...une lumière divine. 
Elle : Ah....je vois....
Lui : Et puis, la douceur qui va avec. Une quiétude que l'on ne retrouve plus aujourd'hui. Tout n'est que clic-clic, tac-tac-tac, pouet-pouet-pouet autour de nous aujourd'hui. Le monde est une éternelle pétarade. Il n'y a que dans les déserts et dans les rêves que le monde revête ce silence qui lui va si bien. 
Elle : J'aime ce que vous dites mais si je ne comprends pas tout.
Lui : Rien ne sert de comprendre. Il faut partir à temps ! 
Elle : Je ne comprends vraiment rien à rien....
Lui : C'est normal....vous n'étiez pas là à la 1ère heure ...
Elle : Comment ?
Lui : Comme dans les rêves ce sont les premières minutes qui comptent....je vous ai donné rendez-vous dans mon rêve mais vous êtes venue trop tard.
Elle : Quoi? Moi, en retard ? Décidément .. je ne vois rien, je n'entends rien et en plus je suis en retard...c'est bien mon jour.
Lui : C'est un rendez-vous manqué. Nos vies se jouent à quelques secondes près. Une seconde vous vivez...l'autre vous mourez. Une minute vous respirez, l'autre vous étouffez. La vie se joue sur un fil...sur une note. 


Il y a des rendez-vous qu'il ne faut manquer sous aucun prétexte sous peine de voir votre vie vous filer entre les doigts...
Elle : Je me souviens d'une toile. Une toile de maître. C'était à Londres je crois. Oui, à Londres. Renoir ou Le Lorrain peut-être. Oui, Le Lorrain. Une scène magnifique : un port, un bateau. Mais par dessus tout cette lumière...comment vous disiez déjà ? Divine.
Lui : Ah vous voyez !
Elle : Non, je ne vois pas.
Lui : Et bien, c'est comme dans cette toile. Vous ne vous souvenez pas des détails mais de la vue d'ensemble. Cette impression ne vous quitte pas. Ne vous quitte plus. La lumière vous aveugle par tant de beauté. C'est la magie qui opère....


Vous comprenez ce que je veux dire maintenant. 


Cette toile je la connais bien. Je l'ai contemplé des heures durant. Elle est à Londres effectivement. 
Elle : Bon, ce n'est pas tout ça mon bon monsieur. Ce n'est pas avec vos rêveries que je vais nourrir ma famille. Il faut que j'y aille.
Lui : Très bien Madame. Je suis ravi de vous avoir détourné de votre chemin l'espace d'un instant, l'espace d'un sourire, l'espace d'une rime. 
Elle : Je vous souhaite une belle journée. Que vos rêves vous suffisent.
Lui : Ils n'y suffiront pas Madame...mais quand on n'a pas de merles, on mange ...
Elle : ...des grives
Lui : ..des grives effectivement. Bonne journée Madame.




Note de l'auteur :


Petite conversation née de mon imagination et de la vision de ce tableau que j'ai longtemps contemplé à Londres en 1998, de la lecture du texte de l'exposition d'Alan Melrose et d'autres trucs qui trainent dans ma tête. Cette conversation comme la guerre de Troie d'ailleurs n'a pas eu lieu. 

























20120409

La Promesse

La promesse est un livre de Durrenmatt qui se déroule en Suisse centrale. Un inspecteur de police promet aux parents d'une jeune victime de retrouver l'auteur du crime. Les années passent sans qu'il puisse mettre la main dessus bien que leur chemin se croisent de nombreuses fois. Il ne pourra pas tenir sa promesse : le meurtrier est victime d'un accident de la route dans les dernières pages du livre et ni l'inspecteur ni les parents ne connaitront l'identité du tueur. Cependant, à bien y regarder, il aura partiellement tenu sa parole car c'est grâce à un piège qu'il a tendu au meurtrier que celui-ci se tue dans un accident de la route.


J'ai moi même promis à une femme que je n'ai jamais rencontré de lui "livrer" le nom d'un artiste de Jazz qui illustrait une émission de la TSR en 1986. 


Le temps a passé. J'avais perdu les traces de la dame en question et je ne me souvenais plus du titre en question. C'est grâce à mon amie M. que j'ai pu remettre la main sur Bobby Timmons. 


Et la dame ? Elle vit dans le même village que ma mère. J'irai lui déposer le disque dans sa boîte aux lettres cet après midi.


J'ai tenu ma promesse !!








This here is Bobby Timmons ...une petite merveille pour ceux qui aiment le jazz tendance soul ...avec des titres comme This here, Moanin' et Dat Dere on est au coeur du sujet Jazz. 

20120408

Abel et Cain

Abel Ferrara. Ma première impression fut celle d'un coup de poing en pleine figure et la deuxième dans l'estomac. Les films d'Abel Ferrara ne laissent pas indifférent. Je voulais en rester là de peur de me recevoir un autre coup je ne sais où. Il fut sur ma tête. Un véritable coup d'assommoir. En trois films, Abel m'avait conquit : Fear City (1984), King of New York (1990) et Bad Lieutenant (1992). 
Il aurait pu s'arrêter là. Il nous avait déjà fait cadeau d'Harvey Keitel et de Christopher Walken, deux acteurs que j'aime particulièrement beaucoup.

Ensuite, il y a eu The Funeral (1996), The Blackout (1997) et New Rose Hotel (1998). Je venais de terminer une nouvelle de Gibson dont Abel c'était inspiré pour tourner New Rose Hotel. 

New Rose Hotel : Walken, Defoe et Argento....que demander de plus. 

Tout est là dans son univers : noirceur , crime, punition , rédemption.

Ses personnages sont tous immoraux mais luttent avec passions pour sauveur leur morale. C'est même une marque de fabrique chez lui : toutes ces personnes sont rongés par le remord mais ne peuvent s'empêcher de faire ce qu'il font quitte à en mourir.

Mary en 2005 à conclu ce que j'ai vu de lui. J'ai aimé ce film par dessus tout. Pour Binoche et Modine et Whitaker peut-être. 

Mais je vois que le bougre ne s'est pas arrêté là: Go Go Tales (2007), Chelsea on the rocks (2008), Multberry St (2009) et l'an passé 4:44 - Last Day on Earth avec William Dafoe. 

Je vais me régaler. Je suis en train de charger ses 4 derniers opus. Et dire que j'ai failli me contenter de "The Killing SE2" pour entamer le printemps et son joyeux retour de fleur et de soleil. Non pour rendre l'atmosphère bien sombre et bien glauque rien ne vaut un petit Ferrara des familles.


Mes 50 films à voir absolument

Cette manie de faire des listes...comme si j'étais Communiste. Communiste moi ? Ah non pas vraiment, me trouve plutôt au centre, au centre-droit voir à droite...sans aller jusqu'à l'extrême..tout de même j'ai mes limites.  

J'aime bien l'idée des listes. Celle-ci date de 1999. 

J'en ai fait des plus longues : mes 100 films, mes 100 livres, etc. 



Mes 50 films:

Pierro le fou - JLG
Johnny got is Gun - D. Trumbo
Le Mépris - JLG
Blade Runner - R. Scott
Un condamné à mort c'est échappé - Bresson
To Be or Not to Be - Mankiewicz
All about EveMankiewicz
M le maudit - F. Lang
You can't take it with you : F. Capra
It's a wonderfull world : F. Capra
Manhattan - W. Allen
North by Northern - A. Hitchcock 
Citizen Kane - O. Wells
Annie Hall - W. Allen
Le crime de monsieur Lange - Renoir
Elephant Man - D. Lynch
Le train sifflera trois fois - F. Zinnemann 
La nuit de l'iguane - J. Huston
Taxi driver - M. Scorsese
The shop around de corner : F. Capra
The Servant - J. Losey
The limmey - S. Soderbergh
La Garçonnière - B. Wilder
Sunset Blv - B. Wilder
Allemagne année 0 - Rossellini 
The Killers - D. Siegel
Nosferatu - Murnau
The big red one - S. Fuller
The big heat - F. Lang
The deer hunter - M. Cimino
Alexander Nevsky - Eisenstein
Portier de nuit - L. Cavani
Le port de l'angoisse - H. Hawks
La jetée - C. Marker
New Rose Hotel - A. Ferrara 
Our Funeral - A. Ferrara
Le maître du monde - Chaplin
Nuit et brouillard - A. Resnais
Crash - Cronenberg
The adjuster - A. Egoyan
The lady of Shanghai - O. Wells
Voyage à tokyo - Ozu
Le samurai - J. Melville
Hotel du nord - M. Carné
Quai des orfèvres - J. Clouzot
La grande illusion - Renoir
Naked - S. Fuller 
En 4ème vitesse - R. Aldrich
Lolita - S. Kubrick
Docteur Folamour - S. Kubrick







That Old Black Magic

Quelqu'un me demandait récemment de lui donner des tuyaux pour sortir des incontournables classiques du Jazz pour écouter autre chose que "Kind of Blues", "Blue Train",etc.


C'est évidemment une question impossible. On ne sort pas vraiment des sentiers battus. Au mieux, ce sont des détours mais on finit immanquablement par revenir sur la voie centrale. 


Je me souviens du sentiment qui m'a animé en écoutant McCoy Tyner, Ahamad Jamal ou Grant Green. Ce ne sont pas des noms qui font le une et pourtant....


Donc voilà une petite compilation de mes disques favoris. Et s'il fallait en choisir ? Peut-être celui-ci......



Ahamad Jamal Trio, The Awakening
Joe Henderson, So Near, So Far
Hank Mobley, Soul Station
McCoy Tyner, The Real McCoy
Sonny Rollins, Saxophone Colossus
Wynton Kelly/ Wes Montgomery, Smokin' At The Half Note
Grant Green, Solid
Freddie Hubbard, Ready For Freddie
Lee Morgan, The Sidewinder
Bobby Hutcherson, The Kicker
Dexter Gordon, One Flight Up
Joe Henderson, In 'N Out
Bill Evans, Sunday At The Village Vanguard / Waltz For Debby
Wayne Shorter, Speak No Evil
Herbie Hancock, Maiden Voyage / Empyrean Isles
Clifford Brown/Max Roach Quintet, Clifford Brown and Max Roach
Coleman Hawkins, Body and Soul: The Complete Victor Recordings 1939-56
Errol Garner, Concert by the Sea
Thelonious Monk, Brilliant Corners
Cannonball Adderley, Somethin’ Else 
Horace Silver, Song For My Father
Eric Dolphy, Out to Lunch 
Freddie Hubbard, 'Open Sesame' (Blue Note)
The Dollar Brand Trio, The Dollar Brand Trio
Bobby Timmons Trio, Born to Be Blues