20081212

Vive la Crise !!!



Enfin la crise !! Même Cioran n'aurait pas souhaité un meilleur dénouement pour ce siècle. Quelqu'un a dit qu'il serait spirituel ou ne serait pas...un regard autour de nous. Cela nous rassure immédiatement.

Comme d'habitude j'ai une place de premier choix. Hier encore, c'était New York, sauf que, je suis parti trop tôt pour assister au spectacle. Cette fois-ci, c'est bien décidé, j'ai payé ma place et je reste jusqu'au bout.

20081202

Pour (bien) me Comprendre







Il faut lire :

- Aurélien
- Pnine
- La Symphonie des Spectres
- La Folie Almayer
- La ligne d'Ombre
- Un Barrage Contre le Pacifique
- Les Grandes Blondes
- Le Travail du Furet à l'Intérieur du Poulailler
- Le Maître du Château
- Plate-Forme
- Si C'est Un Homme
- Les Mémoires d'Adrien
- Fictions
- L'éternel Mari
- Le joueur
- Voyage au Bout de la Nuit
- Homme Invisible Pour Qui Chantes-tu ?
- Le feu
- Rapport sur moi
- L'art Français de la guerre






Il faut voir :

- Apocalypse Now
- All about Eve
- La Grande Illusion
- SideWalk Stories
- La Jetée
- Blade Runner
- JLG/JLG
- La Vie est Belle
- L'appartement
- Chunking Express
- Beau Travail
- In the heat of the night
- Manhattan 
- Short bus
- Secrets & Lies
- The good , the bad and the ugly
- Nevada Smith
- The deer hunter
- Sunset Blvd
- The shop around the corner
- The thin red line
- The shining 
- The thing
- Twin peaks
- Some like it hot




Il faut écouter :
- Portishead
- Miles Davis (Concert in Stockholm) 
- Dolphin Dance
- John Coltrane
- Kate Bush
- Kenny Dorham
- Bobby Timmons
- Neil Young
- Pink Floyd
- Syd Matters
- Air
- Bonga
- D'Angelo
- Dollar Brand
- Beck
- Blade Runner (B.O)
- Joni Mitchell 
- Chocolate Genius
- Grace Jones (Hurricane) 
- La Jeune Fille et la Mort
- Tricky (absolument tout)
- Bashung (absolument tout)
- Bowie (absolument tout)
- Roots Manuva

To be continued...





Vive Les Vacances



Aucun ne devrait se réjouir de partir en vacances. Moi, je flippe. Je suis de nature anxieuse. Soit. Je voudrais que tout soit parfait, et en sachant qu'il n'en saura pas ainsi j'angoisse.
L'idée des vacances—au lieu de m'apaiser—me stresse. Je crois que c'est plus l'idée de partir à plusieurs qui m'angoisse. L'idée d'avoir à gérer les autres tandis que partir seul....
Partir seul..."comme un voleur à la tir" disait l'autre. Il n'y a rien de mieux que de faire ses valises et de partir sans avoir à se préoccuper du reste. Mais là...je me sens piégé. La mère. Les enfants...
Il va falloir être ZEN. Respirer un bon coup. Me dire que "tout ira bien". A défaut d'aller bien, j'irai mieux voilà tout.
Je vais imprimer cette image de Turner dans mon cerveau. Garder cette image relaxante en mémoire. Me rappeler à elle. Me dire que si mon tout se détraque autour de moi, il faudra revenir au centre. Retrouver le calme qu'inspire cette image. Au moindre signe de tempête, revenir au port. C'est ça: Revenir au port. Ne pas le quitter en somme.
Larguer les amarres en restant au port. Vaste programme....

20081105

Merci Mr. Obama



Trop jeunes pour Woodstock, mai 68 ou le Viêtnam. La génération 68 n'avait rien à se mettre sous la dent ! Que des présidents tocards  (Reagan, Bush) ou escrocs (Giscard , Mitterand). Des parodies musicales (We Are The World), des guerres digitales (Irak). 2008, nous aura livré un peu de vrai. Une petite secousse qui fait du bien. Un sentiment de réunion avec le reste du monde, et pour une fois, la cause n'est pas mauvaise (Irak) ni dramatique (11 septembre).

Nous aurons quand même quelque chose à raconter plus tard. Se sera l'année où.....

Merci Mr. Obama pour ce petit coup de boost.

20081022

Recherche Woody Désespérement



Me suis rarement autant fait chier devant un Woody. Pourtant, tout ceux qui l'avaient vu m'avaient dit: "c'est un bon Woody", "ouais, la fin un peu bâclée peut-être !". Mais, il n'y a pas que la fin qui est bâclée. Le reste aussi. C'est quoi ces plans à la mord moi le noeud, ces images pas nettes, ce cadrage de mes d....? Et puis, le scénario...non mais franchement...what's the matter?

Le Truc


Toute résistance est inutile: vous succomberez au charme malsain de Tricky. Sa voix, son être. Un gémissement, une mimique, une gestuelle surannée mais qui sent bon la douleur, les drogues et le trop plein d'alcool. Tricky a mal, et ça se voit. Ca s'entend aussi. Mélodie compliquée, nappée et douce-amer. C'est bon à entendre et beau à voir. Subtilement sexy, un rien provocateur.

J'aimais Tricky. J'apprécie encore plus maintenant.

"Du tout bon" comme dirait Tony.

20081006

Masque



Sympathique soirée, samedi soir. Soirée masquée...

J'avais une petite appréhension. Pas trop envie de me déguiser. Puis, je me suis laissé aller au jeu, et au final, je me suis bien amusé. Le petit job de photographe m'a pas mal occupé, et je m'en suis pas (si) mal sorti vu les conditions (lumière faible, pas de flash).

http://www.d4design.ch/ll40bday/index.html

J'ai bien aimé le coup du masque. —Masque sur masque.

20081004

Cuba : Trois Regards



Des photos qui vous saisissent et ne vous lâchent pas. Content d'y être allé tôt: la galerie était vide. Seul à Cuba. Il faut lire le texte à l'entrée. Il dit tout, ou du moins l'essentiel, sur le Cuba des années soixante.

Ces photos me renvoient à ma propre insularité. Je ne suis pas patriotique pour un sous, mais voir Cuba me rapproche de chez moi. Bien sûr, les Cubains sont plus fiers donc plus beaux que les autres, mais que se soit chez les enfants ou chez les vieux, c'est toujours la même énergie, la même intensité: mélange de haine, d'espoir et de joie.
Les femmes semblent plus généreuses et moins sévères que les nôtres. Les hommes: moins peureux, moins serviles. Ils ont quelque chose de plus mais quoi ??? Trente ans de communisme, je sais. Rien de commun avec la démocratie mièvre à la Francaise et la démocratisation "post-Colonial" des DOM-TOMS. C'est vrai qu'on vit certainement mieux en Guadeloupe, mais est-ce que les gens y sont plus heureux pour autant? Allez savoir.
J'ai rencontré le photographe à la Pinacotèque, hier, et il confirme : à Cuba les gens sont fiers, à Haîti: violents et en Guadeloupe: sur la défensive.
De toute façon, il est trop tard pour voir Cuba comme eux l'on vu. Cuba basculera bientôt dans la démocratie avec son lot de marchandises et de requins encore plus véreux que les généraux de Fidel.

20081003

Un Bon Mauvais Film de Sidney Lumet


Je me suis glissé dans mon siège avec régal. Je l'ai quitté deux heures plus tard un peu faché. Je me réjouissais. Un Lumet, c'est quand même pas rien. Surtout qu'on était vendredi, je voulais terminer la semaine en beauté.

Les premières scènes sont belles. Le ton est donné: le film est rythmé sans être trop rapide.

Puis, l'ennui s'installe. La 2ème partie est bâclée. Et pourtant, tout était si bien parti...

Deux frères: l'un vil l'autre veule. Un père que l'on sent un peu tyrannique. La femme de l'un est la maîtresse de l'autre...un bon mélange quoi. La scène du hold-up est pas mal. Et ensuite, l'ennui, et même si le découpage des scènes est original, le résultat est tout de même décevant.

Il y a quand même de bons moments. Chez le dealer: la scène du "divan" est excellente et la prise de vue,un truc super complexe avec un siège qui monte la caméra qui descend, saisissante. Les scènes conjugales aussi. Mais à trop forcer sur les stéréotypes, on finit par ne plus trop y croire.

Bon, je pense que dans quelques années, j'aurai oublié les mauvaises scènes et gardé les meilleures.

Finalement, Woody et Spike Lee auront fait beaucoup mieux dans le même genre.


20080816

About Time



20080701

Downunder

Je dois retravailler ces photos.

Elles doivent me servir.

The Ghost in the Mirror


I love this picture of a her reflection in the window. A ghost in a window. This reminds me this title from Wayne Shorter: Reflection. This trip to Budapest was really something. I mean, it was good in one way and bad in another one. I keep saying the: I love to travel alone and it's true. Most of the time, I like to travel without anyone by my side. Mostly, because I never know where I want to go or what I want to see. I live to change my mind every five minutes, but this is very hard for other people. Nonetheless, for once, I had the impression that it didn't affect me so much. It was like I had travelled alone with someone. This reminds me another song that I love : Alone together.
That's it. That's what I love...be alone together.


20080616

Bashung

Dix ans déjà que je suis l'homme de Chatterton avec imprudence. Puis à reculons, j'ai découvert Osez Joshéphine, Pizza, Play Blessure. C'est toujours comme ça avec moi : à reculons.

Bashung.jpg

Le jazz c'est idem. D'abord, il y a eu Ella et Louis, Miles (tutu), Glenn Miller. Puis, il y a eu John Coltrane, Monk, Clark Terry, Sara Vaughan. Et puis plus tard: Dizzy, Duke...


Le jazz comme la pop ou le folk: c'est toujours par la petite porte que je commence. Le dernier album, la dernière chanson, et ensuite, je remonte le fil, le cours pour arriver au début. 


Bashung du début c'est bien. Bashung maintenant aussi. Bleu Pétrol contre Pizza...je ne sais pas. Moins de risques pour le 2ème.



David-Bowie-3.jpg

Je n'ai jamais été un fan. Pourtant, il faut le dire...je suis fan de Bashung. De Bowie aussi.

C'est comme ça, et c'est tant mieux.

Good night.

Apocalypse Now III



L'horreur, l'horreur....le capitaine Kurz, le Viêtnam, Willard et moi. Tout ceci n'aura donc servi à rien ? Qu'importe le nombre de victimes, il n'y a que la mort qui gagne toujours.


"We must kill them. We must incinerate them. Pig after pig. Cow after cow. Village after village. Army after army. "


"What do you call assassins? Who accuse assassins? "


Sursauter



Anne Marie Mieville, dans sa fiction, le disait déjà: "Ah j'aime pas quand tu arrives sans prévenir, sans faire de bruit. Tu entres et ensuite tu fais le bruit. Ca me fait peur, je sursaute. Tu ne trouves pas qu'on a déjà assez peur comme ça ! ".
Ce mot m'est venu aujourd'hui au volant de ma voiture. Je pensais à ma mère, à mon père et je me suis dit qu'ils m'avaient fait sursauter tous les deux. 

Un sursaut. Un sursaut sur quoi ? Sur qui ? J'ai sursauté—au plus profond de moi—lorsque j'ai entendu la voix de mon père dix jours après sa mort. J'étais en train d'aider ma mère à enregistrer un nouveau message vocal, pour son répondeur quand au détour d'une touche, j'ai entendu la voix de mon père prise au piège du répondeur quelques semaines auparavant. Quel choc. Entendre la voix qu'on pensait ne jamais plus entendre. J'en ai encore des sueurs froides.


L'autre fois, sursaut: c'est à ma mère que je le dois. Un soir où j'avais squatté son appartement la sachant absente et mettant fait jeté de chez moi par ma copine. Je rentre dans ma chambre ou ce qui était sensé l'être. Je cherche l'interrupteur, et là, j'entend la voix de ma mère !!! Quoi? Un fantôme ? Mais non...une poupée. Une simple et innocente poupée sur laquelle ma mère avait enregistré un petit message drôle à l'intention de mon fils, et que j'avais déclenché par erreur—en cherchant l'interrupteur.


Deux voix (pré)enregistrés m'ont fait dressé les cheveux—que je n'ai pas—sur la tête. Mon père, de sa tombe, et ma mère, de sa cachette.


Tremblez fils, vos parents sont à vous trousses !!!!

20080325

Morning Sunrise


Voilà ce que je vois, chaque matin, avant d'aller m'enfermer pour treize heures dans un cube sans fenêtre...Et ben, qu'est-ce qu'on dit? —Merci Oncle Picsou.

20080323

Versoix For (N)ever



Bâle


Et dire que j'ai failli ne pas faire ce voyage à Bâle ! Cette ville est incroyable. La vie est bouillonnante, l'art est omniprésent, et les gens finalement bien plus sympathiques qu'à Genève. L'exposition de Gursky était surprenante. Grandiose en fait. Le tout, m'aura fait le meilleur effet.




Sia




Versoix For (N)ever





20080317

20080214

J'aurais voulu être un type bien













Pouvais-je, déjà, me douter à cet âge de ce que serait ma vie aujourd'hui ? Quelque chose me dit que oui. Une impression...

Et pourtant, de quoi pourrais-je me plaindre ? J'ai un bon travail pour lequel on me paie bien—trop bien. J'ai une jolie copine que tout le monde trouve belle et dont on ne cesse de faire les louanges. J'ai de beaux enfants et une ex-femme sympa. Je me trouve beau, et je suis physiquement bien conservé.

Alors, pourquoi ce sentiment d'échec ? Je sais lire, écrire, parler correctement. Je sais piloter des avions, des voitures, des bateaux. Je me suis bien baladé sur le globe, j'ai goûté aux parfums de jolies dames. J'ai fait du théâtre, de la télé, j'ai des hobbies, des amis, une famille qui m'aime, je suis incollable en jazz, et je m'y connais: question cinéma. J'aime rire, manger. J'aime rire et manger....et pourtant. Et pourtant, comme dirait ma mère, il me manque toujours une pièce pour faire un franc.

Je ne suis jamais satisfait de ce que j'ai. Toujours à courir en avant. Ne jamais rester doit être mon adage. Mais qu'ai-je bien pu faire—dans une autre vie—pour mériter celle-ci? Quel diable ai-je bien pu voir au détour de quel bois? Aurais-je voulu me fuir que je ne m'y serais pas pris autrement.

"Always on the move"...comme BP.

Autant de tristesse ce n'est pas possible. Pas moi, voulais-je dire ? Moi qui aime Woody Allen, Les Marx Brothers et Lubitch par dessus tout. Je veux rire. Voilà, peut-être le fond du problème. Je veux rire, sourire , prendre du plaisir mais sans souffrir et voulant l'éviter, je souffre encore plus.

Bah, il va falloir que je choisisse rapidement quelle vie j'ai envie de mener dès à présent. Il faut que je décide si je veux terminer ma vie esclave (de mes peurs ?) ou maitre (de mes peurs ?)

Mieux vaut être 1er chez soi que 2ème à Rome n'est-ce pas ?

Mes vieilles tactiques ne prennent plus. Le clown ne fait plus rire que lui et encore. Le guerrier est fatigué. Changer maintenant à tout prix. Changer ou capituler.

Et dire que tout avait si bien commencé pour moi !

Bon les jeux ne sont pas encore faits.

Allez, smile un peu pour voir.

Legio, Patria Nostra































Légionnaire,

tu es un volontaire
servant la France
avec honneur et fidélité.

Chaque légionnaire
est ton frère d'arme
quelle que soit sa nationalité,
sa race, sa religion.
Tu lui manifestes toujours la
solidarité étroite qui doit unir les membres d'une même famille.

Respectueux des traditions,
attaché à tes chefs,
la discipline et la camaraderie
sont ta force,
le courage et la loyauté tes
vertus.

Fier de ton état de légionnaire,
tu le montres dans ta tenue
toujours élégante,
ton comportement toujours digne
mais modeste,
ton casernement toujours net.

Soldat d'élite,
tu t'entraînes avec rigueur,
tu entretiens ton arme comme
ton bien le plus précieux,
tu as le souci constant de ta
forme physique.

La mission est sacrée,
tu l'exécutes jusqu'au bout
dans le respect des lois,
des coutumes de la guerre et des conventions internationales
et si besoin,
au péril de ta vie.

Au combat,
tu agis sans passion et sans haine,
tu respectes les ennemis vaincus,
tu n'abandonnes jamais
ni tes morts,
ni tes blessés,
ni tes armes.

Noir sur Blanc















Cette mise en scène me plaît beaucoup. Elle fonctionne bien et, pour moi, elle symbolise assez bien la position du négropolitain que je suis : un noir dans un monde de blanc.

J'ai toujours à l'esprit le stress dont parlait France Fanon: il discutait l'aliénation des Antillais. Ce stress qui les obligent à se maintenir constamment sur la brèche qui les repoussent constamment entre le monde blanc et le monde noir.


Le Journal d'un Séducteur

Chabran déjà. Chabran encore et toujours. C'est le diable en personne. Il n'y aura donc aucune prophétie qui se révélera comme étant fausse ?

Ce livre, plus que le film d'ailleurs, m'a laissé un bon souvenir. Il me fait penser à lui, à son envie de jeunes filles bien qu'il approchait déjà la soixantaine. Sa me faisait bien rire déjà à l'époque. J'étais jeune, 26 ans à peine, je ne comprenais pas...

Ce qui semblait n'être qu'une illusion hier semble bel et bien se prophétiser aujourd'hui. Comme dans ce film de Ruiz: Généalogie d'un Crime ma situation ressemble à celle du protagoniste. Il y a cette scène d'ouverture dans le film (magnifique ellipse d'ailleurs): je me vois comme avec Chabran, comme si j'étais sur ces traces, et que rien ne pouvait l'empêcher. Comme si la suite était inéluctable...


Il est des pouvoirs auxquels on ne se soustrait pas facilement. L'argent,la gloire,la tyrannie....et la séduction. Victime ou bourreau, celui qui séduit est forcément perdu d'avance. La séduction est un jeu sans égal, sans partenaire finalement. La séduction vise moins à plaire qu'à se faire plaisir. C'est prendre ce qui nous appartient déjà. Il n'y a pas de duperie dans la séduction, comme il pourrait y en avoir dans les jeux de l'amour. Séduire, c'est enfoncer des portes ouvertes. C'est faire un détour simplement pour voir une jolie femme. C'est aussi ne rien espérer que de séduire.

Mais bon, mon histoire prend forme. Nul ne peut se soustraire à son destin. Autant me résigner et suivre le mien.

The Matrix


Revu Matrix, hier soir. J'y ai pensé toute la nuit. Cette image du monde est effrayante mais tellement plausible. J'ai eu une impression très forte ce soir: un sentiment plutôt. Je me suis vu marcher simultanément dans deux couloirs. Deux couloirs parallèles. Ce n'est pas tellement cette vision des deux qui m'a troublé, mais je sentais vraiment la tension: être dans deux endroits en même temps.

Passer d'une vie à une autre, d'un couloir à un autre, c'est encore de l'alternance. Marcher dans deux couloirs en même temps, c'est de la folie.

Je crois qu'à force de me vouloir partout, je suis—effectivement—nulle part. J'ai remarqué que depuis plusieurs mois, même ma démarche devient hésitante.

Je dois mettre un point final à cette envie de double. "l'ici et maintenant" me semble intolérable, mais c'est peut-être mieux que le flou.


20080206

Rorschach














Pas le bout du monde mais le bout de la Suisse quand même : Rorschach. Drôle d'idée que de vouloir traverser la Suisse à pied. Voyage commencé en 2003, mais pas encore terminé.
Ce couple aperçu, à peine descendu du train, sera ma première impression du lieu. Impression de vide, d'immensité devant ce lac et le trajet qui m'attend : presque 400km de Rorschach à Genève.
Je vois des signes, des formes, mais rien de ne me vient à l'esprit. Pas de sexe, de femme ni de gueule de loup. Rien que des panneaux qui indiquent des directions à ne pas suivre.

1ère étape: Rorschach-Zurich 
2ème étape: Lausanne-Fribourg 
3ème étape: Bern-Fribourg 
4ème étape: Lausnne-Vevey 

Celle Par Qui Tout Arrive


Je ne me doutais pas, en ouvrant cette lettre, que ma vie allait prendre une autre tournure. Madame Verollet ne le savait pas non plus.
Avec les compliments du Consulat Général de France—en plus. Nom, prénom, année et lieu de naissance. Une ville : Petit-Bourg. Un pays : la Guadeloupe.
L'île en forme de papillon.
Il ne m'aura fallu que ces quelques informations pour aller                          
                                 voir sur place.

En nonante minutes chrono, sans effets spéciaux, ralentis ou flashbacks, Johnnie To, le réalisateur de Mad Detective, fait mieux que les tâcherons d'Hollywood d'avant ou d'après la grève. Une fiction efficace,sombre et drôle à la fois.
Sur fond de meurtres et de corruptions, le réalisateur brode facilement sur les genres multiples cinématographique: policier, fantastique—sans oublier—quelques références aux grands du cinéma: la dernière scène me fait penser à Lady From Shanghai de Wells.
Ce petit bijou, made in Hong Kong, le prouve encore une fois : Hollywood is dead.

20080127

Mensonge et Maladie Mentale
















"Nous tous jouons dans la vie un rôle. Mais le rôle que joue le menteur est un rôle extérieur à son personnage, un rôle aliénant. La liberté du menteur n'est qu'apparence".

C'est ce que nous dit Joseph Gabel dans son essai Mensonge et Maladie Mentale.

A la question qui ne lui était pas posée, il répondit...


Oui, le mensonge est une maladie. C'est une maladie comme une autre. Celle-ci ou une autre finalement. Bref, on s'arrange comme on peut. Le menteur a un problème pathologique. Il a des difficultés pour se lier aux autres, il se croit et se sent seul. Il n'est pas libre mais bien prisonnier de son "mal". Comme le fétichisme sexuel ou le Don Juanisme, le mensonge est une altération d'un lien, du sens.

Pour le fétichisme c'est l'objet qui remplace la femme, et pour le Don Juan c'est la femme qui devient objet.

Mentir, c'est altérer le lien qui connecte les vérités ensemble. Dire, par exemple, que nous sommes deuxième dans une course ne dit pas la même chose si nous ne sommes que deux à courir. Mieux vaut dire que nous sommes dernier, et pourtant, ce n'est pas mentir que de dire que nous sommes deuxième.

Le menteur comme le flatteur ne vit qu'au dépend de celui qui l'écoute. Il n'y a pas de mensonge sans auditoire, pas de menteur sans témoin. Le mensonge implique forcément un tier, un complice, une oreille passive ou non.

Le menteur pense que la réalité n'a pas besoin de lui, qu'elle lui est extérieur. C'est aussi une signe pathologique chez les maniaco-depressifs et autres pychos. La réalité n'a pas besoin de moi. Qu'elle se rassure, je n'ai pas besoin d'elle aurait répondu Coluche.

Finalement, le mensonge c'est une liberté "emprisonnante", elle donne juste un peu de mou, quelques centimètres en plus. A l'intérieur du mensonge, la liberté est absolue. Dans son périmètre celui qui ment règne en maître, mais passée la limite, il n'est plus qu'un bouffon. On rit du mensonge, mais on ne se moque pas du menteur.

Tout menteur rêve de dire la vérité, il n'en a simplement pas la force. Le courage! Voilà ce qui manque le plus à celui qui ment. Le courage de dire la vérité. Mais quelle vérité ? Dans un siècle ou les élites, l'état et même l'église (elle couvre bien les pédophiles) mentent, il faut avoir la raison sacrement bien attachée pour garder le cap et ne pas dévier de son axe.

Mentir n'est pas une fin en soi. Le mensonge à une raison d'être. Il faut encore "vouloir" pour mentir, passer ce cap...point de salut. Mentir, c'est exister encore un peu. En marge—certes—mais exister quand même.

Le menteur s'exile lui-même. Exile volontaire.

(to be continued)



Invisible Man


Le sommeil de la surface, Les Pas Perdus d'André Breton. Philine d'Amiel. Et surtout, Homme Invisible de Ralph Ellison. Je cherchais ce livre depuis longtemps. Je l'ai trouvé, le plus simplement du monde, dans ma petite librairie près de la gare.
Je ne sais pas commencer les nouveaux romans que j'achète. Je voudrais choisir le meilleur moment, être au bon endroit pour feuilleter la première page. Je me souviens toujours du début des romans que j'ai lu, rarement des fins.
Homme Invisible...

L'homme Sentimental





Natalia Manur se défaisait dans la mélancolie...
Abandonnée dans son sommeil, Natalia est livrée au regard du narrateur. Elle est belle et sans défense. Elle offre sa nuque, ses mèches de cheveux, sa bouche au regard indiscret du ténor.


Dans son roman, Javier Marias nous met en garde : "Il faut veiller sur le sommeil des autres". Dormir, c'est s'exposer dangereusement.

S'exposer librement au regard des autres: voilà ce qui attend ceux qui dorment dans les lieux publics, les trains, les bus...


Natalia se défait dans la mélancolie et s'expose au regard de l'autre. Elle finira par tromper son mari, et il en mourra. Mort d'avoir laissé sa femme s'abandonner quelques minutes dans un train. Veiller sur le sommeil de l'autre à tout prix !!! Autre alternative...dormir seul.

La solitude: seul moyen de nous soustraire aux regards des autres.

20080126

Le Château



Ce dialogue prend place au Fort l'Ecluse entre l'arpenteur et ses enfants. Le fils de l'arpenteur tient un sabre en bois dans la main.
Lui :"Avec mon épée, est-ce que je peux casser la porte du château ?"

L'Arpenteur:"Je ne sais pas Elias. Essaye !"

Il donne un grand coup de sabre sur la porte en fer. L'épée se casse: il n'est pas content.


Lui : "Et si j'avais une épée en métal, je pourrais ouvrir la porte ? "

L'Arpenteur : "Non, je ne crois pas"

Lui : "Alors, comment pourrais-je ouvrir la porte ?"



Réponse de la fille de l'arpenteur:

"Avec une clé, on peut ouvrir la porte ...."


Of course...