20131225

Noël à Calvingrad


Noel à Calvingrad

Le ciel est gris - une pluie fine et froide tombe sans discontinuer depuis le matin. 

Je roule en direction du centre. Je circule sans peine. La ville semble vidée de ses habitants.

Personne.

Je me gare près de la place de la Madeleine. Toujours personne.

C'est à peine si croise quelques touristes égarés qui semblent aller nulle part.

Je vois un homme avec un chapeau rouge. Je me dit que c'est Noel. En tout cas rien d'autre ne le signale. 

Quelques guirlandes qui jouent à cache-cache avec étoiles de Noël. Une ou deux vitrines trop bien achalandées nous font croire qu'il y a un esprit de fête. 

Mais pas de de musique, point de décoration encore moins de neige...qui aurait pu nous faire croire que...mais 

Rien que grisaille, tristesse et humidité. 

Il n'y a pas de doute : nous sommes le 25 décembre à Calvingrad






20131224

Nouveau né.....en quelque sorte

J'ai quitté le jazz comme on quitte une femme. Brusquement, sur un coup de tête...à l'anglaise. Je me suis faufilé en dehors. Je suis tombé dans les bras d'une plus belle - enfin c'est ce que je croyais - et me suis régalé de ses charmes.



En musique comme en amour tout ce qui brille n'est pas or. Oui les sons de la musique contemporaine m'ont aidé à surmonter l'absence, le chahut de ma vie de famille, les enfants,etc. 

Mais rien ne remplace le Jazz.

J'y suis revenu de temps à autre. Comme l'assassin qui revient sur le lieu de ses crimes. J'ai rodé autour des clubs, fréquenté les mauvais lieux, fouillé dans les bacs des disquaires mais le coeur n'y était pas. 

Le temps est passé. Je me suis lassé de cette musique. De ce son âpre au goût de rock amer. Avec l'âge cette nostalgie du son lent me reviens. 

Je ne l'attendait plus et un jour était là assise a côté de moi. Elle ne me regardait pas, feignait de m'ignorer, la mine boudeuse. 

10 ans d'absence et pas une seule ride ! 

Ses yeux à demi fermé brillait d'un étrange éclat. Sombre et joyeux à la fois. Un air de reproche. Dix longues années sans donner de nouvelles ...voilà ce qu'elle me reprochait.

Condamné à mort j'attendais mon châtiment, mon heure, ma...délivrance. 

Phineas Newborn Jr. était le bourreau... l'exécuteur   

Ce ne fut pas long. Une intro...quelques notes ...puis un long solo...une basse , une batterie et ce piano.

Dahoud...le titre du morceau qu'il jouait à la radio.

Ahhh douce agonie du moment. Un coup de sang qui vous monte à la tête.

Je revivais enfin. Grâce à Phineas Newborn Jr. je suis revenu vers celle que j'aimais.  Merci.