20131129

Journal de galère d'Imre Kerté

Journal de galère d'Imre Kertész 

Un titre fameux que ce journal de galère mais il existe déjà. Imre Kertész raconte dans ce livre ses moments de doute , ses errances sur des chemins qui ne mènent nul part; des culs-de-sac. J'aime l'idée des impasses. On entre joyeusement on en ressort dégoûté. Ou pas. Une sorte de fin de non-recevoir matérialisée. 

Je suis parti hier le sac au dos, la fleur au fusil comme ceux de 14. Comme hier il ne faudrait pas sous-estimer la force de l'ennemi. Naguère il parlait Allemand et se pressait à la frontière Alsacienne. Aujourd'hui il est breton et parle le français. Il érige des barrages sur la route, plante des barricades , et presse ses troupes aux abords de Paris. 

Maudit paysan ! Maudit traffic !

Raison pour laquelle je suis monté dans le RER B. Ce faux taxi de la Marne n'a pas tenu ses promesses et nous amdébarqué à la première escarmouche.

"Retraite ! Retraite ! " crient ils....comme en 14 il a fallu revenir par les petites routes la tête basse, la mine honteuse.

J'ai franchi la porte de l'aéroport d'Orly comme la haie du déshonneur. J'avais manqué le rendez-vous et le convoi est parti sans moi. Soldat inconnu il ne me restait plus qu'a me trouver une tranchée pour passer la nuit. 

Comme on fait son lit on se couche. Pas de lit. Point de sommeil. Il fallut veiller. Se tenir sur ces gardes. Ne pas se laisser surprendre comme un bleu. Il parait que la zone est infestée de Sarrasin, de Zulu et de Breton. Il fallait tenir et j'ai tenu. 

Je n'imaginais pas mon premier jour de vacance comme ça. Il en va ainsi de la vie : drôle et imprévisible. 


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20131125

L'origine du printemps



Dans mon rêve elle est plus grande. Je ne la situe pas bien. Il faut monter une route. Un chemin plutôt qui quitte la nationale 1 pour gravir à flanc de coteau une de ces pentes que seule les Antilles ou la Corse, peut-être, peuvent produire. 

La route ne révèle rien du paysage qui s'annonce. Une pluie de vert foncé s'abat sur celui qui pénètre sur ce chemin qui ne mène nul part.

Cette maison je l'ai d'abord rêvée. Puis elle m'est apparue en vrai. 

Une belle bâtisse créole comme il en existe mille sur cette ile.

Un maison qui a vécu. Qui vit encore. Un toit qui abrite des souvenirs que le temps efface à peine.

Je me suis avancé sur le perron comme sur jetée et je savais déjà que rien ne serai comme avant.

Tout dans cette maison me rappelait la vie que je n'avais pas vécu. L'odeur du bois. La pesanteur de l'air environnant. Les pièces grandes et bien agencées. La nature verdoyante et oppressante qui fait corps avec le bâtiment. 

Je n'ai jamais rien senti de tel. Un lien presque organique me liait à ce lieu. 

Puis il s'est mis à pleuvoir. Dans mon rêve il pleuvait déjà. 

La réalité ? Une autre fiction.

Le bruit de la pluie sur le toit de tôle ondulée. Un fracas que nos oreilles d'occidentaux ne connaissent plus. 

Ce léger bruit me réconforte. Il achève de m'installer dans le décors. Cette pluie me ramène en des temps ancien. L'Odeur de la terre mouillée , la nature comme suspendue achève mes pensées : je suis revenu aux temps anciens.

Cette maison vit en moi depuis 20 ans. Elle m'habite pour ainsi dire. Chaque pièce un membre. Telle fenêtre un oeil, telle porte une jambe. Je suis cette maison. 

Je ne sais plus qui du rêve ou de la réalité aura gagné finalement. Demain je sais que je vais revoir cette maison qui m'aura procuré 1000 rêves. 

Sera t'elle à la hauteur ?

Qui sait....