20120617

Mon beau soucis

J'ai beaucoup contemplé. Avant de voir, j'ai observé. Il semble que la photo portrait est addictive. Moi qui ne ramait pas large il y a encore quelques semaines. Je pense avoir trouvé un point d'équilibre. Je commence à comprendre comment tout cela fonctionne.

Finalement, l'art du portrait reste l'art du beau. C'est aussi trouver la faille, le bon moment. Je vois mieux ce qui cloche maintenant. Ce qui va aussi.

En avant pour des nouvelles aventures...

20120609

Silence

L'instant de silence qui suit un concert de Mozart appartient encore à Mozart. Je ne sais plus qui disait cela mais je le comprends aisément. Le bruit enferme, rejette et propulse les corps en dehors. Le silence rapproche et unit tout ce qu'il touche.


Le paradoxe du silence amoureux. L'union des corps, c'est le silence qui le révèle le mieux. L'absence de bruit, ce n'est pas encore le silence. Le silence est forcément intérieur. De la tranquillité.




Je ne connais plus cette sensation depuis longtemps. Je brûle de milles feux et le tonner gronde en moi. Une mer démontée rugit, roule ses rouleaux qui se fracassent avec fureur. Je suis en hiver depuis des siècles.


Il arrive pourtant, parfois, que pour un instant. Un instant seulement, je ressente l'effet bénéfique du silence. Le bienfait du silence. 


En gravissant cette montagne l'autre jour. En me baladant dans cette forêt. 


Et maintenant, dans ce lit défait. Le calme après l'orage.




Si mes prédictions sont bonnes, le calme devrait revenir après l'été. La baromètre semble s'incliner de plus en plus sur la droite. De tempête, il glisse légèrement sur mauvais temps et grignote même parfois la zone variable.


Courage: la fin n'est plus très loin.



Haïr

"Ne plus s’aimer, c’est pire que de se haïr, car, on a beau dire, la mort est pire que la souffrance." 
Henri Barbusse, L'enfer


Etonnante citation de Barbusse auteur que je ne connaissais pas il y a deux ans et que j'ai découvert grâce à la Revue Littéraire. Très bien ce Barbusse, toujours juste. 


Je n'avais pas fait le lien avant cette promenade. Aïre mon quartier. Aïre ma maison. 


J'habite depuis six ans dans un quartier qui s'appelle Aïre. 


C'est en rentrant de mes pérégrinations, hier soir, que ce mot et sa signification m'ont sauté aux yeux. Comment n'y avais-je pas fait attention avant? Moi qui remarque justement ces détails.


Mon univers se rétrécit comme une peau de chagrin. Je lambine, je gamberge, je tergiverse quoi.


Haïr prend du temps. Et aimer c'est combien de temps ? Je vois que beaucoup de choses m'échappent encore. S dit que je marche avec des ornières. Ce n'est pas faux. Pour ne pas voir la misère du monde aurais-je dû lui dire...


Oui, haïr prend du temps et je n'en ai plus beaucoup. Il va falloir que je révise ma tactique.