20080127

Mensonge et Maladie Mentale
















"Nous tous jouons dans la vie un rôle. Mais le rôle que joue le menteur est un rôle extérieur à son personnage, un rôle aliénant. La liberté du menteur n'est qu'apparence".

C'est ce que nous dit Joseph Gabel dans son essai Mensonge et Maladie Mentale.

A la question qui ne lui était pas posée, il répondit...


Oui, le mensonge est une maladie. C'est une maladie comme une autre. Celle-ci ou une autre finalement. Bref, on s'arrange comme on peut. Le menteur a un problème pathologique. Il a des difficultés pour se lier aux autres, il se croit et se sent seul. Il n'est pas libre mais bien prisonnier de son "mal". Comme le fétichisme sexuel ou le Don Juanisme, le mensonge est une altération d'un lien, du sens.

Pour le fétichisme c'est l'objet qui remplace la femme, et pour le Don Juan c'est la femme qui devient objet.

Mentir, c'est altérer le lien qui connecte les vérités ensemble. Dire, par exemple, que nous sommes deuxième dans une course ne dit pas la même chose si nous ne sommes que deux à courir. Mieux vaut dire que nous sommes dernier, et pourtant, ce n'est pas mentir que de dire que nous sommes deuxième.

Le menteur comme le flatteur ne vit qu'au dépend de celui qui l'écoute. Il n'y a pas de mensonge sans auditoire, pas de menteur sans témoin. Le mensonge implique forcément un tier, un complice, une oreille passive ou non.

Le menteur pense que la réalité n'a pas besoin de lui, qu'elle lui est extérieur. C'est aussi une signe pathologique chez les maniaco-depressifs et autres pychos. La réalité n'a pas besoin de moi. Qu'elle se rassure, je n'ai pas besoin d'elle aurait répondu Coluche.

Finalement, le mensonge c'est une liberté "emprisonnante", elle donne juste un peu de mou, quelques centimètres en plus. A l'intérieur du mensonge, la liberté est absolue. Dans son périmètre celui qui ment règne en maître, mais passée la limite, il n'est plus qu'un bouffon. On rit du mensonge, mais on ne se moque pas du menteur.

Tout menteur rêve de dire la vérité, il n'en a simplement pas la force. Le courage! Voilà ce qui manque le plus à celui qui ment. Le courage de dire la vérité. Mais quelle vérité ? Dans un siècle ou les élites, l'état et même l'église (elle couvre bien les pédophiles) mentent, il faut avoir la raison sacrement bien attachée pour garder le cap et ne pas dévier de son axe.

Mentir n'est pas une fin en soi. Le mensonge à une raison d'être. Il faut encore "vouloir" pour mentir, passer ce cap...point de salut. Mentir, c'est exister encore un peu. En marge—certes—mais exister quand même.

Le menteur s'exile lui-même. Exile volontaire.

(to be continued)



Invisible Man


Le sommeil de la surface, Les Pas Perdus d'André Breton. Philine d'Amiel. Et surtout, Homme Invisible de Ralph Ellison. Je cherchais ce livre depuis longtemps. Je l'ai trouvé, le plus simplement du monde, dans ma petite librairie près de la gare.
Je ne sais pas commencer les nouveaux romans que j'achète. Je voudrais choisir le meilleur moment, être au bon endroit pour feuilleter la première page. Je me souviens toujours du début des romans que j'ai lu, rarement des fins.
Homme Invisible...

L'homme Sentimental





Natalia Manur se défaisait dans la mélancolie...
Abandonnée dans son sommeil, Natalia est livrée au regard du narrateur. Elle est belle et sans défense. Elle offre sa nuque, ses mèches de cheveux, sa bouche au regard indiscret du ténor.


Dans son roman, Javier Marias nous met en garde : "Il faut veiller sur le sommeil des autres". Dormir, c'est s'exposer dangereusement.

S'exposer librement au regard des autres: voilà ce qui attend ceux qui dorment dans les lieux publics, les trains, les bus...


Natalia se défait dans la mélancolie et s'expose au regard de l'autre. Elle finira par tromper son mari, et il en mourra. Mort d'avoir laissé sa femme s'abandonner quelques minutes dans un train. Veiller sur le sommeil de l'autre à tout prix !!! Autre alternative...dormir seul.

La solitude: seul moyen de nous soustraire aux regards des autres.

20080126

Le Château



Ce dialogue prend place au Fort l'Ecluse entre l'arpenteur et ses enfants. Le fils de l'arpenteur tient un sabre en bois dans la main.
Lui :"Avec mon épée, est-ce que je peux casser la porte du château ?"

L'Arpenteur:"Je ne sais pas Elias. Essaye !"

Il donne un grand coup de sabre sur la porte en fer. L'épée se casse: il n'est pas content.


Lui : "Et si j'avais une épée en métal, je pourrais ouvrir la porte ? "

L'Arpenteur : "Non, je ne crois pas"

Lui : "Alors, comment pourrais-je ouvrir la porte ?"



Réponse de la fille de l'arpenteur:

"Avec une clé, on peut ouvrir la porte ...."


Of course...