20160813

Tout tourne autour de moi

Photo JMF

                                            Crédit photo @ JMF



J'avance dans le "black out" total. Mon cerveau n'enregistre plus fidèlement les informations qui lui parviennent encore.

Je me méfie de lui.

Des bruits parasites brouillent les signaux que je reçois.

Ils déforment ma perception et rendent mes propos incohérent.

Les fréquences que je captais si bien hier n'impriment plus rien dans mon cortex cérébrale, plus aucune onde ne semble irriguer mes noyaux thalamiques.

Quelque chose m'échappe. Comme si un imbécile s'amusait à varier chaque jour les fréquences du central : tantôt longues, tantôt courtes.

J'avance, je me cogne. Je recule, je me cogne. Chaque déplacement est une torture.

Alors je reste immobile. J'attend. J'attend la nuit. Car c'est seulement la nuit tombée que ces bruits cesses.

J'avance avec elle. Les choses retrouvent peu à peu leur place. Pour quelques heures. Quelques heures seulement.

Et demain le bruit recouvrira inexorablement tout sur son passage. Il remplira jusqu'à la dernière parcelle de mon cerveau et tuera toute volonté de résistance.

Toute résistance est inutile.

Demain, tout tournera autour de moi. 

20160809

Regarder un homme tomber


Je ne me souviens pas du lieu, ni du moment précis quand ça a commencé.

Uniquement la certitude que c'était arrivé.

Une impression de légèreté, un sentiment d'abandon. 
Ceux qui sont un jour parti sans se retourner savent de quoi je parle. 

Ne sentir aucune d'attache. 

Pas la liberté,  mais quelque chose de plus insidieux, d'exaltant.
La sensation de ne rien devoir à personne. Plus de compte à rendre.
Repousser les limites jusqu'à l'oubli.
C'est l'instant qui précède la chute qui (me) fascine.

Le moment où tout est encore possible. 

Renoncer, 
avancer, 
fuir,
faire face,
argumenter,
où se taire.
Avoir le choix entre un lendemain qui rassure et l'inconnu.
Je regarde un homme qui tombe. 

Je le connais. 

Il tombe.

Je tombe.

 Je m'obstine à tomber, lentement mais sûrement.
Je suis au premier rang et je sens que je ne serai pas déçu du spectacle.