20120827

"The Raid" de Gareth Evans

Mieux vaux un mauvais film que pas de film du tout. Ah mes chers lundis comme vous me manquiez mais maintenant je suis de retour. Lundi cinéma c'est comme vendredi Ravioli : une tradition. J'aime le cinéma au cinéma. Rien ne vaut un grand écran.

Trop souvent dégoûté par des mauvais films, j'ai abandonné mais chaque fois, la pression est la même : il faut recommencer. 

M'y remettre.

The Raid est un bon film: Violent, efficace, ravageur. Pas de complications : une tour, 15 étages, 18 hommes et des dizaines de bandits. Et puis, des coups. Des centaines peut-être des milliers de coups donnés, reçus je ne sais plus.

L'atmosphère est pesante. J'en ai bavé sur mon siège à éviter des beignes qui pleuvaient, j'en ai esquivé des châtaignes qui partaient occire mes héros. 

The Raid n'est pas un film à mettre dans toutes les phalanges  il se laisse voir. De l'action pure made in Indonesia. De la boxe au 1er dégré.

J'aime. J'avais envie de ça. A défaut de donner des coups on peut le laisser porter par les autres...et en 2D en plus; on ne risque rien.

Bref, je recommande ce film à tout ceux qui veulent régler des comptes car à défaut de solutionner vos problèmes, ce film vous procurera beaucoup de plaisir. Bien filmé (ce qui ne gâche rien) il ne vous laisse pas une seule minute de repos.

Ah j'oubliais...apportez vos mouchoirs. Par pour vos larmes mais pour la transpiration.

The Raid de Gareth Evans. A voir au Grütli.    

20120826

Mon Commandant

C'est grâce à mon ami Antoine que j'ai découvert l’œuvre de Romain Slocombe. Des récits un peu déliranst,sexy mais qui m'ont plu. 

C'est par le grand des hasards que je suis tombé sur Mon Commandant, son dernier livre. C'est un roman ou plutôt une lettre remise à un commandant allemand pendant l'occupation de Paris. C'est un vrai-faux roman que Romain publie mais qui aurait bien pu être écrit par un homme de lettres français. 

J'aime cette idée de mêler le vrai et le faux; la fiction et le roman historique se marient si bien ensemble. Bref, une fois de plus, je laisse le hasard me mettre les meilleurs romans entre mes mains je lui fais plus confiance qu'a tous ses libraires qui ne savent finalement plus quoi vous conseiller.

Objectif pour la fin du mois : relire les livres que je n'ai pas lu de lui et trouver les précédents films de Bela Tarr : beau mois de septembre en perspective.


Mon commandant paru chez Nil Éditions -collection Les affranchis- recueille inégale de commandes faîtes à des écrivains sur le thème "la lettre que vous n'avez pas écrite".

 

Mon Dieu, gardez-moi de mes amis. Quant à mes ennemis, je m'en charge !

  Mon Dieu, gardez-moi de mes amis. Quant à mes ennemis, je m'en charge !    

 On doit cette phrase à Antigone II de Macédoine. Parait-il qu'il l'aurait prononcé à la veille d'une grande bataille. On dit aussi qu'elle est de Napoléon ou de Voltaire. Bref, des gens qui savent de quoi ils parlent. En matière d'ennemis ils n'ont pas eu a se plaindre....  Il en va des conseils comme l'art de la guerre : prévenir c'est déjà guérir

Pascal Aubier

J'ai rencontré Pascal à New York par le biais de N.

Je n'ai jamais rencontré quelqu'un d'aussi bon vivant, farceur, compteur d'histoires aussi épatant que lui sauf les amis Russes de N.

Les Russes justement Pascal en connaissait pleins.

Je ne sais pas ce qu'il aimait tant chez eux. Leur goût de la fête ? Probablement. Leur soif sans fin ? Sûrement.
Je me souviens de cette longue promenade à Coney Island, les achats compulsifs de produits très chers dans Little Odessa mais surtout ce dont je me souviens, c'est de cette générosité, cette manière de trouver n'importe quel prétexte pour faire la fête, s'enivrer jusqu'à l'oubli. 

Des fêtes et femmes, voila ce dont il était question. Pascal était intarissable à ce sujet. Avec son pote Jack (Nicholson) sa ne devait pas chômer lorsqu'ils baroudaient ensemble. 

Je me souviens de ce long dîner ce fameuse été 1998. Il y avait cette fille russe dont je ne me souviens plus le nom. Une artiste? Une peintre. Sa façon étrange de rire et de me regarder. Quelque chose d’insondable. Cette manière d'être qu'on ne retrouve que chez les slaves : langueur et angoisse. 

Nous nous sommes revus l'artiste peintre et moi, bien après le départ - catastrophique - de N. Je n'ai jamais compris pourquoi elle m'a demandé de venir la voir. Elle m'a appelé un soir (comment avait-elle eu mon numéro?) et m'a demandé (ordonné?) de venir la voir chez elle.

Son appartement n'était qu'un vaste atelier. Elle m'a accueilli la cigarette au bec, cigarette qu'elle ne quittait pratiquement jamais.

Elle peignait, me parlait en même temps. Et moi, j'étais sensé faire quoi au juste ? Alors, je la regardais peindre et puis nous parlions.

Elle nous servait du vin (pour moi) et de la vodka (pour elle).

Nous restions des heures puis, elle en avait assez et me demandait si j'avais envie de sortir, d'aller manger. C'était moins une demande qu'une injonction qu'il me semblait difficile de refuser.

Elle se préparait, passait d'une pièce à l'autre, à moitié nue , recouverte de peinture , l'odeur de tabac qui se mêlait à l'odeur de térébenthine. Et puis, nous sortions...tard même le dimanche soir (son jour de prédilection)...moi qui suis un couche tôt...avec elle mes nuits ont en pris pour leur grade. 

Il y a quelque chose d'insondable chez les Russes, pour nous je veux dire, ou pour moi peut-être. Cette manière de passer du rire aux larmes, de s'extasier sur des détails insignifiants, de dépenser plus d'argent qu'on en a...car elle m'invitait tout le temps. Moi qui bossait à Wall Street et elle l'artiste peintre...et c'est encore elle qui insistait toujours pour payer.
Je ne sais pas pourquoi je parle de ça. Peut-être parce que j'entends parler Russe autour de moi en ce moment. L'hôtel dans lequel je suis en est plein. Les Russes font du bruit et aiment montrer qu'ils aiment faire la fête. 

Je n'ai jamais revu Pascal ni son amie Russe. En quittant New York en 2000, j'ai tout quitté. Je me demande ce qu'ils deviennent. Font-ils toujours autant la fête ? Boivent-ils toujours autant ? Il n'y aura pas de réponse au prochain épisode.


20120817

Hydroptère


Non, un hydroptère n’est pas un insecte ni une maladie honteuse mais une machine qui…vole sur l’eau. J’ai toujours été attiré par ces machines étranges quasiment les mêmes que celles rêvées par Jules Vernes.

Hydroptère, Hovercraft, Hydroglisseur, NGV, ces engins totalement improbables qui ne fonctionnent que grâce au génie des hommes.  L’hydroptère, c’est le mariage un peu forcé d’un avion avec un bateau. Un engin du diable de 32m et qui file à presque 70km grâce à des ailes (hydrofoil) cachées sous la coque.

Et j’ai eu beau traverser l’Europe entière, je n’ai jamais pu m’approcher d’une de ces machines. J’ai manqué de peu la dernière traversée des Hovercrafts qui reliait Calais à Douve. C’est par hasard que je n’ai vu pas un mais trois Hydroptères abandonnés au fond d’un quai de déchargement à Rhodes.


Mohamed El Saïed est Egyptien. Mécanicien de son état, il a grandi et vécu la majeure partie de sa vie à Alexandrie. Il travaille à Rhodes depuis un an.

Mohamed travaille et vit sur un des trois Hydroptères que j’ai vu hier matin. Son travail consiste à réparer ce monstre échoué ici depuis sept mois. A juger par l’état de l’appareil, il en a encore pour quelques mois..lui me dit quelques semaines mais j’ai du mal à le croire.

A part Bruno (le chien mais je vous en parlerai plus tard) et le capitaine qui passe de temps en temps faire des essais moteur, il n’y a personne. Ah si …il y au moins 200 Rom qui habitent de l’autre côté du port mais lui me conseil de ne pas m’y aventurer. Pourtant, je lui dit qu’hier en cherchant ma route, je m’étais arrêté aux abords du « village » et il ne m’était rien arrivé de grave. Si ce n’est une troupe de gamins qui crient et rigolent en vous voyant et un groupe de jolies filles qui vous font un signe de la main. 

Lui me dit qu’ils créent beaucoup de problèmes dans le voisinage et qu’ils volent tout. Par précaution, je range mon Quad un peu plus loin.

Mohamed m’offre un café. Un café fort et sucré comme en Turquie. Je n’aime pas le café sucré mais refuser eu été un manque de tact et une offense faite à mon hôte. Mohamed me fait visiter son palace flottant. La cabine arrière 2ème classe, bon teint cinquante places assises. 

En contournant le bateau, nous arrivons à la partie qui m’intéresse le plus : la soute. Entre les espaces pour les passagers se trouve les deux moteurs de 3000CV qui propulsent cet engin à 70km/h. Mohamed me dit qu’ils font un boucan du tonner et je veux bien le croire. Je ne voudrais pas être à la place de celui qui assure la maintenance de ces deux monstres quand ils sont éveillés…

Toute cette mécanique respire le solide et le durable. Normal, cet Hydroptère et tout ceux que l’on voit sur la méditerranée sont de fabrication Russe. D’ailleurs toutes les inscriptions sur ce bâtiment  sont en cyrillique ou en anglais.

De la soute nous passons au compartiment de l’ingénieur électricien : une suite de tableau et d’affichage autant que dans le cockpit d’un 747 première génération.

Le poste de pilotage est installé au dessus de la cabine des premières classes là où c’est le plus calme. L’ensemble sent la bidouille Russe, le matériel solide et pas cher et d’une autre époque.


Mon seul regret : ne pas voir ce mastodonte en action, entendre rugir les deux turbines, sentir la cabine vibrer. Pour cela il faudrait revenir dans deux mois.

Dehors Bruno aboi. Bruno c’est le chien de garde. Mohamed m’assure qu’il est gentil mais moi je n’en crois rien et puis je n’aime pas les chiens, surtout ceux que je ne connais pas.

Je quitte Mohamed et lui promets de revenir demain avec mes enfants. Je voudrais qu’ils voient eux aussi ce qui m’a émerveillé quand j’avais leur âge. Leur donner le « virus » , l’envie de voir des choses extraordinaires.

Je suis un peu déçu par leur réaction. C’est surtout l’arrivée qui les amusent car c’est vrai j’ai oublié de dire que pour arriver chez Mohamed, il faut s’accrocher à une corde, grimper sur un vieux remorqueur, le détacher du quai auquel il est arrimé et tirer fort sur une autre corde pour le déplacer jusqu’au bord du quai. Et maintenant vous pouvez passer sur une plateforme sur laquelle est placée une grue. Oui, certes cette grue est énorme mais est-ce une raison pour la préférer au bel Hydroptère ? 

Pas impressionné pour deux sous. Bref, les enfants d’aujourd’hui sont blasés et ne rêverons pas comme moi de monstres d’acier qui filent sur les mers. Tant pis pour eux, tant mieux pour moi.

20120811

Désert Photographique

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Dix déclenchements depuis mon arrivée. Pas plus. Et encore j’ai dut me forcer : coucher de soleil, photos des enfants,etc. Rien ne m’inspire ici. Il fait trop beau. 

Le temps est invariablement beau. Les peaux sont bronzées, les chevelures des femmes peroxydées...rien qui ne m’émeuve, ne serait-ce qu’un instant. 

Je traverse des étendues désertiques où tout est sec et bien rangé. Des défilés de maisons abandonnées ou inachevées mais même ces ruines ne m’attirent pas, il manque quelque chose ici que je n’arrive pas encore à définir. J’allais dire « authenticité » mais je dois me tromper. Et pourtant…j’ai l’impression que tout est comme dans un décor …un joli décor pour touriste. Bref, je traverse un désert photographique.