20101212

La Lettre Volée

La lettre volée ou comment démontrer en quelques lignes que posséder une information est parfois plus utile que de la révéler.

C'est l'histoire d'une lettre qui permet à celui qui la détient d'agir librement et d'emprisonner celui à qui elle à été volé.

Un homme vole une lettre au savoir et à la vue de tous. L'arrêter sur le champ aurait compromis l'auteur et le destinataire de la lettre—tout deux des personnalités importantes de la ville. Le voleur utilise ce moyen pour faire pression sur eux.

Le seul fait de posséder la lettre procure au voleur une sorte d'impunité. Il sait que rien ne pourra lui arriver tant que la menace de publier la lettre reste réelle. Publier la lettre aurait comme conséquence de discréditer l'auteur et son destinataire, mais il condamnerait immédiatement le voleur.

C'est donc la possession et nous la publication du document qui donne le pouvoir.

La fin de l'histoire est drôle et amusante.

Un inspecteur de police plus perspicace que les autres s'introduit dans la demeure du voleur, repère facilement le document volé et le remplace par un autre.

Le voleur se discréditera quelques jours plus tard—le document qu'il détenait n'ayant plus le pouvoir qu'il avait auparavant.

La Lettre Volée, magnifique nouvelle d'Edgar Allan Poe.

20101211

N'aggravez Pas...Vodka

vodka-absolut.jpgQuand on a bu, on a plus soif. Mais l'abus d'alcool est-il dangereux ? Pour sa santé, c'est certain et pour celle des autres aussi, faut voir. Je bois plus que de raison. Sans doute. Mais bon, il faut ce qu'il faut. On arrive pas en enfer en empruntant des petits chemins de campagne! Faut y aller—fissa—c'est l'autoroute, les grands boulevards. Côté descente, je n'ai pas à me plaindre. Comme disait l'autre : "je voudrais pas remonter ce qu'il descend". Toujours la même histoire de niveau. Trop peu d'amour vous rend fou—Trop vous tue. 
Que faire ?

Dans mon cas, c'est simple. J'ai choisi d'aggraver mon cas.

Chronique d'une Disparition

Je ne sais plus comment ça a commencé. Je n'y ai, tout d'abord, pas prêté attention. Une paire de chaussettes, un briquet, quelques pièces de monnaies. Des objets disparaissent, sans laisser la moindre trace. On croit, d'abord, les avoir posées ailleurs. On cherche un moment, on croit se rappeler la dernière fois où on les a vu. On fouille dans ses poches, on soulève quelques piles de pulls, mais rien à faire : "où est donc passée ce super T-shirt que j'aimais bien? Tu sais, celui sur lequel est marqué "I love my style". Evidemment, personne ne voit de quoi vous voulez parler. "Oh, et puis, tu perds toujours tout de toute façon !" tu le retrouveras bien ton T-Shirt.

Dans La Moustache, Emmanuel Carrère nous relate l'histoire d'un homme à qui l'on fait croire qu'il n'a jamais porté de moustache. Lui est persuadé d'en avoir toujours eu une. Mais voilà : depuis qu'il se l'est rasée personne ne le croit. Il pense à une plaisanterie. Sa femme, ses amis, ses collègues—tous—lui assurent qu'il n'a jamais eu de moustache. Il se met, lui-même, à douter qu'il en avait une. Il cherche des preuves: les poils qui étaient restés dans la poubelle de la salle de bain: Disparus. Des photos, de lui, qui datent de quelques mois: Disparus. Rien. Plus personne ne se souvient de lui avec une moustache, et il ne parvient pas à trouver le moindre élément qui puisse justifier qu'il a raison, et qu'ils ont tort.

Notre homme deviendra fou. Il finira par se loger une balle dans la tête. La ligne—entre la raison et la folie—est mince. Pourvu qu'on l'y pousse un peu: N'importe quel homme peut sombrer dans la folie. Dissimulez des objets qui lui sont familiers. Faites—lui perdre ses repères. Faites-lui croire qu'il n'a jamais fait ceci ou cela et il finira par douter. Un doute en amenant un autre, il sombrera lentement dans la folie.

Je sais que mon écharpe, brune, celle que j'aime parce que c'est un cadeau que j'ai volé. Et bien, elle a disparu du séchoir. Je l'ai vu le matin même.

Le fromage que j'avais précisément mis de côté. Lui, aussi, envolé....

Des choses disparaissent autour de moi. Faut-il m'en inquiéter pour autant ? Non. Je crois que ces disparitions annoncent d'autres disparitions à venir. La mienne, par exemple. Le drame de la disparition, c'est lorsque qu'on s'en aperçoit. Je sais que je vais disparaître aussi, à mon tour. Ces objets qui fuient ne cessent de ma rappeler ma propre déchéance.

Pour l'heure, je me bats. Je rentre en resistance. Ne pas céder !!!



20100206

2010 : Année Androgyne

Il aura fallu attendre dix ans pour voir se réconcillier mes pôles féminins/masculins. Les forces ne s'annulent plus forcément. Elles peuvent, elle doivent pouvoir concourir. Je sens maintenant une certaine convergence des sens.

Là, ou avant je ne voyais qu'obstacle ou vide profond, je parviens à déceler les passages qui me permettent d'éviter les heurts, je me glisse au travers des interstices et j'avance avec plus de souplesse. Ah, bien sûr tout n'est pas parfait, mais les signes d'améliorations ne trompent pas.

Moins de paroles et plus d'actes. Des projets aussi. Plein de projets...des photos—beaucoup de photos.

Si tout se passe comme je l'espère, je pourrais réaliser mon premier accrochage en fin d'année ou peut-être même avant. Mon oeil s'aiguise, j'avance tranquillement avec plus d'assurance, dans le monde de la photo. Je commence à savoir de quoi je parle.

Je me suis réconcillié avec moi même. Je m'aime à nouveau. Je me suis aussi réconcillié avec ma famille. J'ai, par contre, dû me séparer d'amis proches qui n'avaient pas eu une aussi bonne influence sur moi...on aurait pu espérer. Ne plus les voir...me soulage.

En 2010, je roule pour moi.

L'année sera difficile; il ne faut pas se le cacher. Le départ des enfants m'attriste beaucoup. Quelle idée d'allé vivre là-bas en terre impie. Fribourg..et pourquoi pas Soleur? —Pendant que vous y êtes. Ah, j'aime trop le charme des villes. Les petits villages me gonflent. Tout le monde se connaît, et chacun connaît tout le monde. Bah, je déteste ça. Mon pauvre Elias...lui qui est si sensible. J'espère qu'il ne tombera pas sur des racistes de merde car, là-bas, on ne sait jamais. Pour la petite, je ne me fais pas de soucis. Elle leur mettra des coups de tronche. Mais lui qui est si doux. Ah, si seulement il pouvait avoir ma rage !!!

Enfin, nous n'y sommmes pas encore—l'été arrivera assez vite. En attendant, je vis bien.

Je te souhaite—cher JMF—une très bonne année. Sois fort ou disparais de ma vie. Sois faible, laisses-toi prendre au jeu et revient par derrière (en traître). Utilises tes deux pôles...

2010 sera une année androgyne ou ne sera pas.

20100205

2009 Annus Horribilis

2009: année terrible. Je m'en rappellerai longtemps. Elle avait, pourtant, bien commmencée. Nous avons rempli nos yeux et nos estomacs des charmes et des délices des Antilles.

Le retour fut brutal. La révolte grondait déjà. J'étais désorganisé, effrayé. La panique me faisait perdre mes moyens. Au lieu de frapper, j'esquivais les coups.

En février, la situation s'est dégradée. J'ai porté quelques coups: mes ennemis et ma lâcheté auront eu raison de moi.

En mars, je suis parti en Egypte avec mon fils. Quelle odyssée. Voyage magnifique dont je me souviendrai, et lui aussi, je pense—encore longtemps. Parfaite communion des sens, de l'instinct paternel, du lien qui uni un fils à son père. Je voyais à travers ses yeux ces paysages magnifiques: les merveilles d'Egypte quand on a sept ans ! J'avais réservé le meilleur pour la fin : les pyramides—of course. Spectacle inouï: à vous coupez le souffle. Voir l'étonnement dans les yeux de sa progéniture est un spectacle dont on ne se lasse pas.

Ah, mais le retour me reservait quelques surprises: les traîtres avaient pu bien comploter en mon absence. “Prépare la guerre si tu veux la paix”, me disait quelqu'un. La chute fut rapide et presque sans douleur.

Une absence, c'est tout. Une forme d'impossibilité. Question de survie, j'imagine.

Bref, me voilà cloué au sol pour de bon. La première frayeur passée, et viennent les angoisses du futur; du retour. La chute n'en finit pas. Tomber plus bas, c'est toujours possible, mais jusqu'où, me direz-vous ? Il a fallu toucher le fond. Trois mois d'isolement ne vous laissent pas indifférents.

En juin, mon humeur change. Le temps change. La photo: voilà ce qui m'a sauvé. Faire autre chose et y mettre toute mon énergie, du moins celle qu'on a bien voulu me laisser.

Gros changement: je me suis acheté un Mac. Moi qui jurais que par les PCs...en arriver là. Et pourtant, j'y ai trouvé la liberté. Et puis, j'ai balancé mon D300. Quand on est triste, il faut savoir se faire plaisir. Alors, je me suis payé le haut de gamme. Me voilà, maintenant, avec un D700 et puis que du Zeiss—s'il vous plaît.

Le climax se situe autour du mois de juillet: les vacances d'abord et Arles ensuite.

Arles: j'y ai enfin retrouvé mes esprits. Je voyais à nouveau. Se redresser après avoir passé de si long mois à marcher courbé; à raser les murs. Et puis—enfin—je voyais la lumière: celle de la ville et celle réflechie par les images du festival. Mes maîtres. J'ai retrouvé ma lucidité. Mon charme aussi. Ma manière de parler, de m'exprimer. La peur me quitta peu a peu.

Et puis, il m'a fallu recommencer le boulot. Oh, pas le même, non: quelque chose de plus tranquille en apparence. Sans équipe, sans fardot. Ah, comme je hais les hommes et les femmes—plus encore—lorsqu'ils ne sont plus que des machines qui cherchent le pouvoir. Ils vous piétinerons sans remords. Vous ferons subir les pires humiliations pour un peu plus de considération de leur chef bien aimé.

Ce redémarrage en douceur, me permet de reprendre pied calmement dans le monde du travail après cinq mois d'absence.

La routine s'installe vite, et je donne rapidement des signes de faiblesse. Vais-je tenir le coup ? Il me faut des substituts à cette morosité ambiante. "Au secours le roi se meurt !". Ok, je prends ce que je trouve—Au hasard Balthazar. Je bricole et sa tiens comme ça jusqu'à la fin de l'année, mais je me dit qu'il faudra trouver un autre remède que ces bricoles. Un autre truc à me mettre sous la dent: sinon sa sera la rechute.

En décembre, je pars en Afrique. L'idée germe: il faut transformer ces vacances familiales en autre chose. Glauque: au début ces vacances m'ont radicalement changé. Au retour, ce n'est plus la même personne. La graine semée en Afrique a germé.
Elle donnera ses fruits en 2010.

Voilà, s'en est fini de 2009: Adieu et au plaisir de ne plus jamais te revoir. Je t'abandonne et cours me réfugier chez ta copine la 2010. Plus chaude, plus câline et beaucoup plus jolie que toi.

Gare à toi ma coquine ...j'arrive !!!!