20080214

J'aurais voulu être un type bien













Pouvais-je, déjà, me douter à cet âge de ce que serait ma vie aujourd'hui ? Quelque chose me dit que oui. Une impression...

Et pourtant, de quoi pourrais-je me plaindre ? J'ai un bon travail pour lequel on me paie bien—trop bien. J'ai une jolie copine que tout le monde trouve belle et dont on ne cesse de faire les louanges. J'ai de beaux enfants et une ex-femme sympa. Je me trouve beau, et je suis physiquement bien conservé.

Alors, pourquoi ce sentiment d'échec ? Je sais lire, écrire, parler correctement. Je sais piloter des avions, des voitures, des bateaux. Je me suis bien baladé sur le globe, j'ai goûté aux parfums de jolies dames. J'ai fait du théâtre, de la télé, j'ai des hobbies, des amis, une famille qui m'aime, je suis incollable en jazz, et je m'y connais: question cinéma. J'aime rire, manger. J'aime rire et manger....et pourtant. Et pourtant, comme dirait ma mère, il me manque toujours une pièce pour faire un franc.

Je ne suis jamais satisfait de ce que j'ai. Toujours à courir en avant. Ne jamais rester doit être mon adage. Mais qu'ai-je bien pu faire—dans une autre vie—pour mériter celle-ci? Quel diable ai-je bien pu voir au détour de quel bois? Aurais-je voulu me fuir que je ne m'y serais pas pris autrement.

"Always on the move"...comme BP.

Autant de tristesse ce n'est pas possible. Pas moi, voulais-je dire ? Moi qui aime Woody Allen, Les Marx Brothers et Lubitch par dessus tout. Je veux rire. Voilà, peut-être le fond du problème. Je veux rire, sourire , prendre du plaisir mais sans souffrir et voulant l'éviter, je souffre encore plus.

Bah, il va falloir que je choisisse rapidement quelle vie j'ai envie de mener dès à présent. Il faut que je décide si je veux terminer ma vie esclave (de mes peurs ?) ou maitre (de mes peurs ?)

Mieux vaut être 1er chez soi que 2ème à Rome n'est-ce pas ?

Mes vieilles tactiques ne prennent plus. Le clown ne fait plus rire que lui et encore. Le guerrier est fatigué. Changer maintenant à tout prix. Changer ou capituler.

Et dire que tout avait si bien commencé pour moi !

Bon les jeux ne sont pas encore faits.

Allez, smile un peu pour voir.

Legio, Patria Nostra































Légionnaire,

tu es un volontaire
servant la France
avec honneur et fidélité.

Chaque légionnaire
est ton frère d'arme
quelle que soit sa nationalité,
sa race, sa religion.
Tu lui manifestes toujours la
solidarité étroite qui doit unir les membres d'une même famille.

Respectueux des traditions,
attaché à tes chefs,
la discipline et la camaraderie
sont ta force,
le courage et la loyauté tes
vertus.

Fier de ton état de légionnaire,
tu le montres dans ta tenue
toujours élégante,
ton comportement toujours digne
mais modeste,
ton casernement toujours net.

Soldat d'élite,
tu t'entraînes avec rigueur,
tu entretiens ton arme comme
ton bien le plus précieux,
tu as le souci constant de ta
forme physique.

La mission est sacrée,
tu l'exécutes jusqu'au bout
dans le respect des lois,
des coutumes de la guerre et des conventions internationales
et si besoin,
au péril de ta vie.

Au combat,
tu agis sans passion et sans haine,
tu respectes les ennemis vaincus,
tu n'abandonnes jamais
ni tes morts,
ni tes blessés,
ni tes armes.

Noir sur Blanc















Cette mise en scène me plaît beaucoup. Elle fonctionne bien et, pour moi, elle symbolise assez bien la position du négropolitain que je suis : un noir dans un monde de blanc.

J'ai toujours à l'esprit le stress dont parlait France Fanon: il discutait l'aliénation des Antillais. Ce stress qui les obligent à se maintenir constamment sur la brèche qui les repoussent constamment entre le monde blanc et le monde noir.


Le Journal d'un Séducteur

Chabran déjà. Chabran encore et toujours. C'est le diable en personne. Il n'y aura donc aucune prophétie qui se révélera comme étant fausse ?

Ce livre, plus que le film d'ailleurs, m'a laissé un bon souvenir. Il me fait penser à lui, à son envie de jeunes filles bien qu'il approchait déjà la soixantaine. Sa me faisait bien rire déjà à l'époque. J'étais jeune, 26 ans à peine, je ne comprenais pas...

Ce qui semblait n'être qu'une illusion hier semble bel et bien se prophétiser aujourd'hui. Comme dans ce film de Ruiz: Généalogie d'un Crime ma situation ressemble à celle du protagoniste. Il y a cette scène d'ouverture dans le film (magnifique ellipse d'ailleurs): je me vois comme avec Chabran, comme si j'étais sur ces traces, et que rien ne pouvait l'empêcher. Comme si la suite était inéluctable...


Il est des pouvoirs auxquels on ne se soustrait pas facilement. L'argent,la gloire,la tyrannie....et la séduction. Victime ou bourreau, celui qui séduit est forcément perdu d'avance. La séduction est un jeu sans égal, sans partenaire finalement. La séduction vise moins à plaire qu'à se faire plaisir. C'est prendre ce qui nous appartient déjà. Il n'y a pas de duperie dans la séduction, comme il pourrait y en avoir dans les jeux de l'amour. Séduire, c'est enfoncer des portes ouvertes. C'est faire un détour simplement pour voir une jolie femme. C'est aussi ne rien espérer que de séduire.

Mais bon, mon histoire prend forme. Nul ne peut se soustraire à son destin. Autant me résigner et suivre le mien.

The Matrix


Revu Matrix, hier soir. J'y ai pensé toute la nuit. Cette image du monde est effrayante mais tellement plausible. J'ai eu une impression très forte ce soir: un sentiment plutôt. Je me suis vu marcher simultanément dans deux couloirs. Deux couloirs parallèles. Ce n'est pas tellement cette vision des deux qui m'a troublé, mais je sentais vraiment la tension: être dans deux endroits en même temps.

Passer d'une vie à une autre, d'un couloir à un autre, c'est encore de l'alternance. Marcher dans deux couloirs en même temps, c'est de la folie.

Je crois qu'à force de me vouloir partout, je suis—effectivement—nulle part. J'ai remarqué que depuis plusieurs mois, même ma démarche devient hésitante.

Je dois mettre un point final à cette envie de double. "l'ici et maintenant" me semble intolérable, mais c'est peut-être mieux que le flou.


20080206

Rorschach














Pas le bout du monde mais le bout de la Suisse quand même : Rorschach. Drôle d'idée que de vouloir traverser la Suisse à pied. Voyage commencé en 2003, mais pas encore terminé.
Ce couple aperçu, à peine descendu du train, sera ma première impression du lieu. Impression de vide, d'immensité devant ce lac et le trajet qui m'attend : presque 400km de Rorschach à Genève.
Je vois des signes, des formes, mais rien de ne me vient à l'esprit. Pas de sexe, de femme ni de gueule de loup. Rien que des panneaux qui indiquent des directions à ne pas suivre.

1ère étape: Rorschach-Zurich 
2ème étape: Lausanne-Fribourg 
3ème étape: Bern-Fribourg 
4ème étape: Lausnne-Vevey 

Celle Par Qui Tout Arrive


Je ne me doutais pas, en ouvrant cette lettre, que ma vie allait prendre une autre tournure. Madame Verollet ne le savait pas non plus.
Avec les compliments du Consulat Général de France—en plus. Nom, prénom, année et lieu de naissance. Une ville : Petit-Bourg. Un pays : la Guadeloupe.
L'île en forme de papillon.
Il ne m'aura fallu que ces quelques informations pour aller                          
                                 voir sur place.

En nonante minutes chrono, sans effets spéciaux, ralentis ou flashbacks, Johnnie To, le réalisateur de Mad Detective, fait mieux que les tâcherons d'Hollywood d'avant ou d'après la grève. Une fiction efficace,sombre et drôle à la fois.
Sur fond de meurtres et de corruptions, le réalisateur brode facilement sur les genres multiples cinématographique: policier, fantastique—sans oublier—quelques références aux grands du cinéma: la dernière scène me fait penser à Lady From Shanghai de Wells.
Ce petit bijou, made in Hong Kong, le prouve encore une fois : Hollywood is dead.