20110731

Les Meilleures Ribs du Comté

"Tu fais les meilleures Ribs du comté", c'est ce que m'a dit ma femme avant de me quitter, que je faisais les meilleures ribs et que ma queue avant le goût de miel—mais—ça ne l'a pas empêché de se tirer avec cet enfoiré de Clive. Ca fait deux ans qu'elle s'est barrée cette connasse, et j'espère qu'elle bouffe les pissenlits par la racine. En ce qui me concerne, je fais toujours les meilleures SpareRibs du comté. Je le tiens de mon père qui était boucher a Rigsville dans l'Ohio. C'est grâce à sa recette que mon père à connu ma mère et c'est grâce à elle, aussi, que j'ai connu ma femme Gil. Gil était une fieffée salope qui avait la réputation de coucher avec toute la ville mais pas avec moi. Toute la classe était passée dessus, mais elle refusait obstinément de le faire avec moi. Même se grand naze de Dick se l'était tapée, alors mon égo en a prit en coup. C'est à ce moment que mon père m'a parlé de sa fameuse recette. Il m'a dit que si une fille y goûtait, elle était déjà à moitié dans mon pieu et que pour l'autre moitié, il fallait compter sur son baratin, son esprit ou sa belle gueule. 

Côté esprit, j'avais pas été gâté par la nature. De loin, je ressemblais à un taureau. De près à un vautour. Heureusement, il me restait mon baratin. Un cadeau de ma mère, me disait mon père. Je pouvais parler des heures sans répéter deux fois les mêmes choses.

Bref, quand cette salope de Gil s'est pointée chez moi pour réviser ses devoirs de math, j'étais en train de mariner des belles SpareRibs. Elle n'a pas eu l'air plus étonnée que ça que je cuisine des SpareRibs—à huit heure du mat'. On a commencé à réviser nos maths et quand elle m'a demandé si j'avais un truc à grignoter, elle n'a pas non plus eu l'air surprise quand je lui file une assiette avec deux SpareRibs. Elle se les ai enfilé comme ça: d'un coup. Puis, elle s'est léchée les doigts. La prochaine chose dont je me souviens, c'est qu'elle était dans ma chambre en train de me sucer. Putain, mon père avait raison: sa recette rendait les filles dingues.

J'en était là dans mes réflexions quand j'ai entendu quelqu'un gueuler dans l'allée. Je n'attendais personne. On était samedi, le jour des SpareRibs. Tout le monde savait dans le quartier que le samedi c'était MON jour. Celui, où, je cuisinais mes putains de SpareRibs qui font grimper les filles aux rideaux et bander les mecs comme des taureaux. 

J'en avais seize qui marinaient depuis la veille au soir: un beau lot que m'avait ramené Mick Renolds le commis qui travaille chez Holmes & Holmes, le traiteur du village. Je comptais bien m'envoyer les seize Ribs avec une bonne bouteille de Vat 69. Rien de tel pour commencer le week-end. 

Il faisait chaud, je somnolais pendant que mes bébés doraient sur le grill quand je l'ai entendu crier. Barbara Sommers était la femme d'Emmerson Sommers. Les Sommers tenaient la ville par les couilles depuis cinq générations. Emmerson était le PDG de la scierie qui m'employait depuis trente-trois ans. Sa femme Barbara était une fieffée salope qui baisait tout ce qui bouge à des miles à la ronde. C'est une nympho de première. Emmerson le savait, je le savais, tout le monde le savait. Il ne se passait pas une semaine sans—qu'à cause d'elle—un scandale n'éclate, qu'un gars de l'usine se fasse faire choper les pantalons en bas et la queue entre les cuisses de Mme Sommers. Sa finissait toujours mal pour le mec: il commençait par perdre son job puis quelques dents grâce aux bons soins de Bill et Frazier: les deux hommes de main de M. Sommers. 

Voir débouler Barbara dans sa vie, c'est voir débouler les emmerdes. Cette femme n'avait ni scrupule ni morale. Si elle voulait une queue, elle se l'appropriait comme d'autres un petit chien dans une vitrine ou un petit pain au chocolat dans une boulangerie. Elle changeait d'amant comme de chemise et à ce rythme là, elle aurait fini de se taper tout ce qui compte d'être masculin dans le comté avant la fin de l'année.

Je suis ce qu'on appelle un F6. Un employé à qui, il ne reste plus que six ans à tirer avant la quille. Quand il vous reste six ans à tirer, vous faites ce que vous devez pour rester en dehors des ennuis, et quand on travaille à la Brasserie Sommers, les ennuis s'appellent Barbara Sommers.

Barbara se tenait à l'entrée du jardin, ivre visiblement. Elle avait l'oeil mauvais, la démarche incertaine. On ne pouvait pas dire qu'elle était habillée. Je voyais ses seins, et ses grosses fesses faisaient comme un U dessous sa chemisette, mais l'ensemble n'était pas vilain à regarder. 

"Qu'est-ce que tu fou Bennett ? Qu'est-ce que c'est que se bordel qui cuit sur ton barbecue à 08h00 du mat?".

Je n'osais pas bouger. J'aurais voulu prendre mes jambes à mon cou, disparaître dans la nature—tout pour ne pas affronter Barbara Sommers. 

Elle s'avança en titubant, s'écroula presque sur le sofa et tandis la main sur le barbecue. Je fis un geste pour l'en empêcher, mais elle avait déjà saisi une côte et l'apportait à sa bouche. J'ai vu la côte disparaître entre ses lèvres et sa longue langue rose. Ses yeux se sont retournés dans ses orbites, et elle a poussé un long soupir de ravissement avant de s'écraser la tête la première sur ma terrasse.

A ce moment, j'ai ressenti une violente douleur sur le sommet du crâne et suis venu rejoindre Mme Sommers sur le carrelage de ma terrasse. Nous voilà Barbara et moi logés à la même enseigne : allongés sur le ventre contre terre, inconscients et passablement ivres mais à la différence de Barbara, moi, je suis encore vivant.

Tom, le shérif de comté, me dit que j'étais dans de sales draps. Sur ce point, je suis d'accord avec lui. Madame Sommers est décédée dans mon jardin ce matin-là à 08h00. Elle et moi à moitié nus sans personne qui puisse témoigner ou seulement me dire ce qui s'était passé.

D'après Tom, j'avais plutôt l'air d'un enfoiré qui s'était fait plaqué par sa régulière, qui avait voulu se taper la femme du patron et qui avait merdé et pété les plombs. 

Quelque chose me disait que je m'étais fait baiser et que j'allais porter le chapeau pour quelqu'un d'autre. 

Mais ça, c'était mal me connaître. Je n'était pas fils de boucher pour rien. Mon père avait un putain de sale caractère. Un jour, il a  accroché un client à un crochet de boucher par ce qu 'il avait prétendu qu'entre ma mère et une vache, il n'y avait que 20 kilos de différence. J'ai hérité de mon père son mauvais caractère et la bagarre facile.



"Essai de rédaction..." pas de suite à donner. C'est juste pour rire et faire travailler mes doigts et mon imagination. 

1 commentaire:

L'absence de Glass a dit…

pas mal (J.Thompson) transpose le tout dans le Vaudois n’oublies pas qu'écrire c'est se venger, et que les louanges sont des haines cachées. Des femmes qui nous on quitter avec qui nous vivons de nos enfants abandonnés etc avec un père fromager le seul policier noir avec sa femme qui le quitte pour un blanc.