20110731

Citation à Comparaître

Ma vision se brouille: je ne vois que des formes. Je ne distingue plus vraiment les gens qui m'entourent.

Je vis au milieu des ombres. Je compte mes pas. Un de plus, c'est déjà un de gagné.

Je me persécute davantage. Je suis mon propre bourreau. Chaque jour, je comparais devant mon tribunal pour mes petits délits. J'annonce à la cour la liste des peines encourues.

Je prends ma défense: j'évoque mon passé, mon enfance, ma mère, la rupture, les débuts difficiles....je cherche des circonstances atténuantes, je veux attendrir les jurés. Les jurés s'étonnent, s'agitent sur leurs sièges...ne semblent pas touchés par la verve de l'avocat.

A la lecture des chefs d'accusations, l'assemblée réprime un mouvement d'horreur. Comment la société peut-elle cacher en son sein un tel individu?

Sur le banc, l'accusé reste de marbre. Il sent déjà la lame du couperet lui chatouiller le cou. Sous sa cagoule, le bourreau rit. Qu'on lui amène cette victime—pas si innocente que ça.

Le juge fait figure d'autorité: il a jugé des cas bien plus sérieux que celui-ci. Des broutilles, se dit-il.

Le verdict va être annoncé. Le juré à délibéré. L'accusé se lève. Il n'a pas un regard pour les parents de la victime.

Le juré annone : "je déclare le prévenu coupable de crime de lèse Majesté”. Il est condamné à  la peine capitale. “La sentence sera exécutée demain".

Bah qu'on se pende ici ou qu'on se pende ailleurs ...pourvu qu'on se pende.

J'en étais là de mes réflexions quand je me réveilla. Tout ceci n'était qu'un rêve. J'avais été, une fois de plus, le jouet de mon imagination. Pas de procès, pas de tribunal, pas de crime.

Je suis dans mon lit. Il est 8h.

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