20110716

Le Moine (de Lewis)



J’ai lu ce livre à New York en...je ne sais plus quelle année. Je me souviens seulement que je vivais à Brooklyn chez un copain et je squattais le chambre du dénommé Foofwa, danseur de son état. 

Je logeais dans sa chambre, dormais dans son lit au pied duquel se trouvait une bibliothèque.

Je me rappelle avoir parcouru les ouvrages et être tombé sur ce livre. Le titre, puis la couverture m’avaient interpellé. Je devais ouvir la première page et ne plus refermer le livre jusqu’à tard dans la nuit. J’avais essuyé le choc, tant bien que mal, faisant bonne figure le lendemain, mais il est indéniable que la lecture de ce livre avait laissé des traces. 

La nuit suivante et la suivante encore, peut-être, je me suis plongé dans l’univers sensuel et tordu d’Ambrosio et d’Antonia. 

Ces pages n’étaient pas sans me rappeler mes longues errances new yorkaises. New York: ville de tous les excès mais qui s’est garder sa contenance. A mon avis, le vice de la grosse pomme diffère de celui de la ville lumière. A Paris, tous les coups sont permis, mais New York affiche une retenue. Les femmes sont souriantes (des belles dents d’Américaines) , elles sont avenantes mais finalement, à quelques exceptions prêt, elles sont des grandes prudes. 

A Paris, le libertinage s’inscrit en grosses lettres du quartier Latin au boulevard de Pantin—de la porte dorée à celle de la muette. “Paris est un grand lit”: disait l’autre. New York est un grand bar, un dance-floor de 1000 hectares, mais les Américains ne savent pas vraiment s’amuser.  Ils cherchent le plaisir là où il n’est pas.

Le moine de Lewis ne va pas bien: abandonné par sa mère, il est recueilli par des Pères et il élevé dans un couvent. C’est un modèle de piété. En apparence—bien sûr—car sous ses airs de bon prêtre se cache l’autre moine.

“ On ne se remet jamais de son enfance”: dit Mathieu Kassovitz qui reprend le rôle d’Ambrosio dans le film.  C’est bien une quête d’amour qui se cache derrière les dépravations du père Ambrosio. Les seins d’Antonia sont ceux de sa mère.
Cette affaire ne pouvait que mal finir: un moine, une femme, des crimes ne pouvaient que déboucher sur la mort.  “Nous ne sortirons  pas d’ici vivant ”: écrivais-je, il n’y a pas si longtemps. Ambrosio s’est donnée la mort par amour pour Antonio, par faiblesse et par grandeur aussi.

Le film est sorti sur nos écrans aujourd’hui. J’irai le voir. 

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