20140118

Je suis une ville

Je suis une ville d'où beaucoup sont partis, enfin pas tous encore, mais ça se rétrécit.


C'est une chanson Dominique A qui me parle, surtout quand je reviens d'un enterrement. Une ville d'où les habitants partent les uns après les autres, les uns sur la pointe des pieds en refermant doucement la porte derrière eux, d'autres à grand coups d'éclats, mais le résultat est le même. La ville se vide.

Une ville aux quartiers mal définis. Une ville grossière sans visage. Je revois ceux que j'ai quitté sans dire au revoir, ceux qui lorsqu'on leur serre la main ont cette lueur dans le regard, qui savent qu'on ne se reverra pas, ou par hasard ou par erreur. 

Ceux dont le nom puis le visage s'efface petit à petit de votre mémoire comme des pages qu'on arrache d'un livre. Des noms , des mots disparaissent sans laisser de traces...

Je suis une ville aux ruelles sombres et inquiétantes, aux quartiers malfamés où se cachent des malfrats qui purgent des peines pour des crimes depuis longtemps oubliés.

Je suis cette ville où certains habitants ne me saluent plus ou font mine de ne plus me connaître. 

Mais j'aime cette ville puisque c'est la mienne, il n'y en aura pas d'autre, il faut bien se résoudre. 

Jusqu'au jour où je la quitterai moi aussi cette ville, les pieds bien calés et bien au froid dans un cercueil...mon nouveau logis.

  






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