20131125

L'origine du printemps



Dans mon rêve elle est plus grande. Je ne la situe pas bien. Il faut monter une route. Un chemin plutôt qui quitte la nationale 1 pour gravir à flanc de coteau une de ces pentes que seule les Antilles ou la Corse, peut-être, peuvent produire. 

La route ne révèle rien du paysage qui s'annonce. Une pluie de vert foncé s'abat sur celui qui pénètre sur ce chemin qui ne mène nul part.

Cette maison je l'ai d'abord rêvée. Puis elle m'est apparue en vrai. 

Une belle bâtisse créole comme il en existe mille sur cette ile.

Un maison qui a vécu. Qui vit encore. Un toit qui abrite des souvenirs que le temps efface à peine.

Je me suis avancé sur le perron comme sur jetée et je savais déjà que rien ne serai comme avant.

Tout dans cette maison me rappelait la vie que je n'avais pas vécu. L'odeur du bois. La pesanteur de l'air environnant. Les pièces grandes et bien agencées. La nature verdoyante et oppressante qui fait corps avec le bâtiment. 

Je n'ai jamais rien senti de tel. Un lien presque organique me liait à ce lieu. 

Puis il s'est mis à pleuvoir. Dans mon rêve il pleuvait déjà. 

La réalité ? Une autre fiction.

Le bruit de la pluie sur le toit de tôle ondulée. Un fracas que nos oreilles d'occidentaux ne connaissent plus. 

Ce léger bruit me réconforte. Il achève de m'installer dans le décors. Cette pluie me ramène en des temps ancien. L'Odeur de la terre mouillée , la nature comme suspendue achève mes pensées : je suis revenu aux temps anciens.

Cette maison vit en moi depuis 20 ans. Elle m'habite pour ainsi dire. Chaque pièce un membre. Telle fenêtre un oeil, telle porte une jambe. Je suis cette maison. 

Je ne sais plus qui du rêve ou de la réalité aura gagné finalement. Demain je sais que je vais revoir cette maison qui m'aura procuré 1000 rêves. 

Sera t'elle à la hauteur ?

Qui sait....




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