20111225

Le Havre

Je me souviens de ces jours anciens où nous allions au cinéma le jour de Noël. Un moment magique dans un moment magique. La double addition.


Plus tard, j'ai continué la tradition du film de Noël. Nous allions ensemble, mes amis et moi, voir des "classiques". To Be or Not to Be, The Shop Around The Corner et l'incontournable La Vie est Belle. Je crois que je l'ai vu au moins dix fois. Chaque fois, je me dis "non, tu ne vas pas pleurer"...et puis, voilà cette fameuse scène arrive, et je pleure. Cela fait partie de la magie du cinéma que la télévision—parent pauvre du 7ème art—n'arrive pas à restituer.

Godard disait "la TV tu la regardes comme ça et l'écran de cinéma tu le regardes comme ça! Question de point de vue". J'aime le cinéma. L'ambiance d'un cinéma. Le noir intégral et ce sentiment de solitude qu'il n'est pas possible de restituer devant son poste de TV.

Je ne vois jamais mes voisins au cinéma. Je suis comme happé par l'image. Voilà pourquoi, il faut aller seul au cinéma. Il n'y a rien à partager. En écrivant ces lignes, je réalise que le seul moment où je me laisse complètement aller c'est peut-être au cinéma: le lieu où toutes nos émotions remontent. Les miennes—en tout cas—refont surface au milieu des images projetées sur l'écran central.

La magie a encore fonctionné hier après-midi. Le dernier film de Kaurismaki est un petit bijoux qui sied bien à cette période. Un film comme je les aiment : une histoire, des acteurs et une très belle mise en scène. Aki travaille la lumière et les ambiances. Nous passons du rire aux larmes sans transition. Kaurismaki aime le cinéma et nous aimons Kaurismaki.



Pour fêter mon retour au cinéma, je crois que je vais faire un tiercé gagnant en allant voir ce soir le dernier Scorsese. Trois films en une semaine...je suis sur la bonne voie.




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