20110819

Stupeur et Tremblements

Même si cette petite escapade m'a arraché des cris de douleurs, je suis bien content de l'avoir faite. Quand j'y repense, cela aurait très bien pu se terminer en petit drame...




J'ai passé l'après-midi à farfouiller dans la région de Gex pour retrouver les traces, dans l'ancienne ligne de chemin de fer, qui devaient faire la liaison avec Bellegarde. 


C'est une vision de mon enfance : La Micheline ou Flèche Rouge que je voyais passer au loin, dans la plaine, lorsque je passais ses longs après-midis dans le Jura chez mon parrain.


Cette ligne existe toujours mais elle est plus ou moins abandonnée. Disons plus que moins, et j'ai failli en faire l'expérience aujourd'hui. 


Du côté de Gex, la ligne est complètement désaffectée. Elle se perd dans la forêt, et les photos que j'ai prisent donnent exactement l'ambiance décadente que je recherche. 


J'ai longé les rails sur plusieurs kilomètres et toujours ce mélange métal/végétation qui me fascine. J'y vois la lutte pour la survie, les traces de l'homme recouvert par la végétation qui prend—inexorablement—le dessus.


En me rapprochant du CERN, j'ai constaté que l'état de la ligne s'améliorait. J'ai garé la voiture et j'ai longé la voie. J'ai pris de belles photos des ballastes et des barrières qui bordent la voie. J'étais un peu angoissé à l'idée que parmi ces pierres se cachaient—peut-être—des hôtes inamicaux.


J'ai entendu, au loin, le sifflet d'un train. Je me suis dit qu'il devait y avoir une ligne de RER pas loin. Perdu dans mes contemplations et mes prises de vues, je n'y ai plus prêté attention. Puis, j'ai entendu un bruit sourd et continue: comme un roulement. Un son plus fort cette fois et qui semblait se rapprocher. 


Je me suis demandé si des trains circulaient sur cette voie. Réflexion faite, le segment de cette voie me paraissait moins endommagée que le tronçon précédent quand bien même une ballaste sur deux était pourrie. 


J'en étais là, dans mes réflexions, lorsque j'ai vu à 50m de moi...un train. Oh, il ne circulait pas bien vite, 20km toute au plus, mais quelle vision d'horreur pour moi qui me croyait seul au monde, dans un imaginaire bien Tarkovskien, perdu au fin fond de la Sibérie longeant les rails qui mènent à la zone interdite. 


Et voilà que cette locomotive me ramène à la réalité: le conducteur à actionné, une nouvelle fois, le sifflet ce qui a fini de me tirer de ma rêverie. J'en étais quitte pour ma peur. 


J'ai fait un signe au conducteur. Il m'a répondu. Un bon vieux train de marchandise qui se dirige probablement dans l'usine que j'ai vu avant.


Cette petite frayeur m'a fait du bien, m'a fouetté le sang.

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